Les manifestants sillonneront les principales artères de la ville en passant par la prison où sont incarcérés des détenus de la CICB. Les rues de la ville de Béjaïa vibreront de nouveau aujourd'hui sous les pas des manifestants en réponse à l'appel à la marche lancé par les délégués de la Coordination intercommunale de Béjaïa. Cette action de rue est, pour les délégués, un moyen de pression contre le pouvoir pour exiger de ce dernier “la libération immédiate des détenus du mouvement citoyen”, “la satisfaction pleine et entière de la plate-forme d'El-Kseur” et “le départ des indus élus, squatters des APC, APW et APN”. La manifestation s'ébranlera du quartier CNS à la gare, en passant par la prison où sont actuellement incarcérés des délégués de la CICB et des manifestants du mouvement citoyen de la Kabylie. Les préparatifs inhérents à la marche ont fait l'objet d'un large débat des délégués au conclave extraordinaire de Semaoun mercredi dernier. L'heure, dans les rangs de la CICB, est alors à la mobilisation générale de la population afin de ratisser large et réussir le pari. Dans sa déclaration-appel, la CICB “rend hommage à nos compatriotes établis à l'étranger pour leur solidarité agissante à travers leurs différentes actions de soutien au mouvement citoyen des archs”. Les rédacteurs du document soulignent que “l'état de santé des détenus, en grève de la faim, se dégrade dangereusement de jour en jour” et “le pouvoir maffieux et ses relais continuent d'afficher une attitude méprisante et un silence criminel”. Ainsi, la CICB met en garde “ce pouvoir quant aux conséquences fâcheuses et dramatiques qui surviendraient” et appelle “les citoyens à redoubler de vigilance pour déjouer toutes les manœuvres et tentatives de division orchestrées dans les laboratoires occultes”. En outre, elle appelle les citoyens à faire de la journée du 12 janvier, nouvel an berbère, une journée fériée. Quel sera le sort réservé par le pouvoir à la marche d'aujourd'hui qui sera appuyée par une grève générale dans tous les secteurs d'activité ? La question mérite d'être posée car, depuis mai 2002, toutes les manifestations au niveau du chef-lieu de wilaya du mouvement ont été soit réprimées, soit empêchées. L. O.