Le centre culturel Si-Muh-Mohand de Tizi-Rached a abrité lundi dernier une réunion ayant regroupé les membres de la CADC avec les parents des victimes et les blessés du printemps noir. Comme il fallait s'y attendre, c'est à l'unanimité qu'ils ont opposé une fin de non-recevoir à l'offre d'indemnisation émanant du pouvoir. Intervenant le premier, comme à l'accoutumée, Khaled Guermah, le père de Massinissa, dira que le sang des martyrs n'est pas négociable. “Nous refusons les enchères du pouvoir assassin. Nous demandons que justice soit rendue pour les 122 martyrs et les 2000 blessés. Chose qui passe par la traduction des auteurs des crimes et de leurs commanditaires devant une juridiction compétente”, affirmera-t-il, tout en ajoutant : “notre combat doit continuer parce qu'il est noble et ce, jusqu'à la satisfaction de nos revendications reconnues légitimes. Nous ne voulons pas de l'argent pour le sang versé mais un statut”, enchaînera-t-il, tout en concédant qu'“une fois certains préalables réalisés, l'indemnisation sera un droit inaliénable”. Lui succédant, Ahmane, le frère de Mourad, assassiné à Tizi-Rached, lancera pour sa part un appel aux familles des victimes pour ne pas salir le sang de leurs enfants tombés en héros. Il proposera par ailleurs de mettre sur pied une commission chargée de solliciter les autorités civiles et militaires pour libérer les détenus. À défaut, le mouvement se verra dans l'obligation de réinvestir la rue. Très pathétique a été l'intervention d'une mère éplorée, qui dira à propos de l'indemnisation : “Tout l'or du monde ne vaut pas la vie de mon fils.” Il ressort de la majorité écrasante des interventions que l'offre d'indemnisation a, comme lors de la réunion d'Azazga, fait l'objet d'un refus catégorique de la part des victimes du printemps noir. Les victimes ont réaffirmé, pour la énième fois, qu'elles apportent une caution morale sans faille à toutes les actions qu'entreprend le mouvement citoyen. D. N.