Les animateurs du café littéraire de Béjaïa sont en colère. Et pour cause : leur association est privée de subvention et de soutien financier de la part des pouvoirs publics depuis le lancement de ses activités, il y a près d'une décennie. Par le biais d'une déclaration rendue publique, les membres de l'association s'interrogent sur cette mise à l'écart en dépit de leur demande insistante d'un financement de leurs activités. "Les institutions et les pouvoirs publics de la ville de Béjaïa, à leur tête la direction de la culture, l'APC à travers le comité des fêtes de la ville, la direction de la jeunesse et des sports, l'APW et la wilaya, continuent honteusement de refuser d'attribuer une subvention ou un soutien financier au café littéraire de Béjaïa qui a déposé des dossiers complets auprès de plusieurs de ces instances", écrivent les rédacteurs du document. Selon eux, "d'ostracisme mesquin" réservé à l'association est "inacceptable", car, estiment-ils, "il vise avant tout une des rares associations en Algérie qui continue encore, depuis plus de sept longues années, à faire la promotion du livre, de la lecture et du débat d'idées, en ne s'appuyant de surcroît que sur les cotisations de ses membres et du soutien de quelques-uns des vrais amis de l'association". Pour les animateurs du café littéraire, au lieu d'encourager et d'aider ceux qui s'obstinent à vouloir créer une vie culturelle de qualité, à valoriser les auteurs et les intellectuels, à rendre au livre toute la place qu'il devait avoir dans la société, "c'est le contraire qui semble être recherché à travers la mise à l'écart de l'association". Et de préciser que le café littéraire "ne demande ni faveur ni privilège" mais "réclame et exige une subvention et un soutien financier" étant en droit de les obtenir. Les rédacteurs de la déclaration qui estiment que "l'apartheid" dont fait l'objet le café littéraire "témoigne magistralement que l'attribution de subventions et autres soutiens financiers destinés aux associations n'obéit pas à des critères objectifs", réclament, à cet effet, justice et envisagent dans les jours à venir de protester "publiquement" contre ce qu'il qualifie de "mesures iniques".