Ce centre commercial, qui a été bâti sur les décombres de l'ancien marché, a été livré à l'APC depuis de plus quatre ans. L'inauguration du centre commercial sis au quartier de Brossette à Hussein-Dey est prévue pour le début de l'année 2016, soit durant le mois de janvier ! Comme cadeau de fin d'année, on ne fait pas mieux, a déclaré M. Sedrati Mohamed, le maire d'Hussein-Dey. "Nous avons reçu et enregistré 1200 demandes pour un espace de commerce qui n'en compte qu'une rangée de seize étals de légumes et de fruits au rez-de-chaussée et une enfilade de 52 boutiques réparties sur les trois niveaux de cette infrastructure commerciale d'une consistance physique de R+ 3. En ce sens l'examen au cas par cas a occasionné du retard dans l'ouverture de ce centre commercial, qui, rappelons-le, demeure à l'actif de l'exécutif municipal sortant. Mais qu'à cela ne tienne, étant donné que l'abécédaire de gestion requiert à l'élu d'assumer le passif et l'actif, même si la demande est au-dessus de l'offre. Alors, et pour faire le maximum d'heureux parmi les lots de demandeurs, l'option dite du système de quotas par quartier, est d'ores et déjà arrêtée pour être soumise au vote en séance plénière. Peut-être qu'au-delà d'une infructueuse résolution prise par voie de suffrage, l'on ira sans aucun doute au tirage au sort. Pour se faire, gageons pour notre part qu'il y aura l'adhésion de l'ensemble des demandeurs." Pendant ce temps et sur l'esplanade qui est contiguë à la rue de la Liberté du quartier de Brossette, la foule de marchands informels n'ont d'yeux que pour le centre commercial, objet de toutes les convoitises, nous dit Abbès Rezkallah, ce marchand ambulant de fruits qui n'en peut plus de jouer au jeu du "gendarme et au voleur" avec les agents de l'ordre : "Conçu en charpente métallique, voilà déjà plus de quatre ans, ce centre commercial a été livré à l'APC sans qu'il profite en réalité aux chômeurs du quartier de Brossette", a-t-il dit. S'ensuivit alors une succession de révélations pas favorables du tout à l'idée d'un quelconque partage avec des chômeurs d'autres quartiers que ceux de Brossette. Décodé ! Le message empreint de l'esprit "houmisme" se veut clair : "Il n'est pas question d'admettre d'autres bénéficiaires que les sans-emploi de Brossette, ni d'adhérer à la désignation à l'emporte-chance qui pénalisera d'abord les propriétaires des 24 boutiques de l'ancien marché de Brossette sur lequel fut bâti ce centre commercial, nous dit-on. D'ailleurs, l'un de ces tenanciers d'étals, a déclaré : "Notre évacuation de cet endroit s'était opérée en l'an 1993 par voie de huissier de justice et sans qu'il y ait le recours à la force publique, au motif que nous avions consenti à la réalisation d'un projet de centre commercial qui devait profiter exclusivement aux anciens tenanciers d'étals et d'échoppes existant en ce temps-là. Donc, il y eut d'abord le recensement d'authentiques propriétaires qui exerçaient en ce lieu-ci, dont la plupart d'entre eux ont été destinataire d'une ferme promesse qu'ils bénéficieront chacun d'une boutique, eu égard à l'acte de "promesse" formulé pourtant par écrit. Pour l'exemple, ma promesse est enregistrée en septembre 2004, dûment signé par le P/APC et qui stipule qu'il sera attribué à l'intéressé, un local en dédommagement d'un étal d'une superficie de 6 m2 au marché de Brossette, dûment enregistré sur le registre du marché en date du 2 janvier 1993. Outre cela, l'attente qui ne devait pas excéder un délai de cinq ans, ne fait que durer, à telle enseigne que notre existence a basculé dans la précarité sociale." Pire encore, les multiples démarches auprès du premiers magistrat de la commune se sont avérées vaines, en dépit qu'il est clairement spécifié que le centre commercial est effectivement bâti sur les décombres de l'ancien marché, où ces malheureux exerçaient autrefois. Au demeurant, le marché était à l'origine un point de vente du défunt Office des fruits et légumes d'Algérie (OFLA) qu'était, on s'en souvient, sous la tutelle du département ministériel de l'Agriculture et de la Réforme agraire de l'époque. Et depuis, l'Ofla avait cédé la place à la Coopérative des fruits et légumes, par abréviation la Cofel jusqu'à devenir une tente mobile de vente d'agrumes et de primeurs sous l'autorité de l'APC d'Hussein-Dey. De retour chez le P/APC, notre interlocuteur ne s'en cache pas de la difficulté qui entoure le dilemme auquel il est confronté et déclare sur un ton rassurant : "J'irai jusqu'au bout de mon mandat pour solder ce problème à tout jamais et je n'aurai de repos que lorsque j'aurai éradiqué l'autre hideux marché de proximité qui a été bâti récemment par l'opérateur Batimétal au 82, rue de Tripoli et qui n'est en fait qu'une favela", a conclu notre interlocuteur. L.N.