Les conducteurs de train (mécaniciens) poursuivent — pour la quatrième journée — leur grève paralysant ainsi le trafic ferroviaire. Rien ne semble pour l'instant pouvoir arrêter ce débrayage. La cause principale de ce mouvement de grève remonte à une semaine, suite au décès d'un aide-mécanicien dans un accident ferroviaire à un passage à niveau non gardé à la sortie de la gare d'Akbou dans la wilaya de Béjaïa, lorsqu'un camion transportant du sable a débordé pour doubler une file de véhicules et a été percuté par un train, qui assurait la navette Béjaïa-Beni Mansour, qui passait au même instant. L'aide conducteur a péri dans l'accident. Ce énième drame a mobilisé davantage les conducteurs de train pour observer dès mercredi dernier un arrêt de travail et organiser une journée de protestation en exigeant des pouvoirs publics et de la direction générale de la SNTF d'assurer plus de sécurité et de surveillance dans ces passage à niveau non gardés ayant provoqué la mort de sept personnes et des blessures à 39 autres uniquement lors de l'année écoulée. Les conducteurs de train montent au créneau encore une fois pour transformer la journée de protestation en une grève illimitée dans laquelle ils remettent à la surface d'autres revendications comme la retraite après 25 ans de service en estimant qu'ils exercent un métier très pénible et dangereux. Ils exigent également la création d'une fédération nationale autonome des conducteurs de train. Une revendication qui dépasse les prérogatives de la direction générale et qui ouvre un affrontement entre le syndicat des conducteurs et les membres de la fédération provisoire des cheminots qui qualifient cette revendication de "trahison pour les cheminots". Cette paralysie que connaît le rail depuis quatre jours, provoque un préjudice considérable à la SNTF qui se trouve déjà en proie à des difficultés financières. Le train sifflera-t-il aujourd'hui ? Ce n'est pas si sûr car les conducteurs de trains semblent déterminés à arracher leurs revendications puisque plusieurs réunions ont été tenues entre le syndicat des conducteurs de train et le DG de la SNTF en présence également du DRH et des membres de la fédération des cheminots sans aboutir à une solution qui permette une reprise. K. F