Rencontré, hier, au siège de son département, le ministre des Transports a confié à "Liberté" que les transporteurs privés vont bénéficier d'un accompagnement pour minimiser l'impact de ces augmentations. Cela fait à peine trois jours que les dispositions de la loi de finances 2016 prennent effet et voilà que la psychose des augmentations annoncées s'installe auprès de la population qui voit les prix de transports de voyageurs augmenter dans certaines régions. Il s'agit en fait des répercussions de la hausse appliquée sur le prix du carburant décidée par la LF 2016 sans que ces augmentations jouissent d'assises dans la mesure où le gouvernement n'a absolument rien décidé à ce propos. Rencontré hier au siège de son département, Boudjema Talaï, ministre des Transports, nous a assurés que "pour ce qui est des opérateurs publics SNTF, Métro, Tram et Etus sur les 48 wilayas, aucune augmentation n'est envisagée pour ce qui est du transport public des voyageurs", et d'expliquer une parfaite maîtrise sur ce segment : "Nous enregistrons pas moins de 10 millions de voyageurs/mois qui sont transportés par les entreprises publiques uniquement sur Alger. Dans ce chiffre important, nous avons prévu des abonnements et une tarification spéciale écoliers (400 DA/mois) et étudiants (700 DA/mois) de façon à permettre la réduction du tarif." Le ministre ira jusqu'à annoncer, sans aller dans le détail, des mesures importantes prises pour se débarrasser des fraudeurs sur le transport public des voyageurs qui représente 20%. Tout en rappelant que malgré cette hausse, le prix du carburant reste largement subventionné par l'Etat et que le consommateur algérien ne paye que le 1/5e du prix réel, Boudjema Talaï n'a pas nié pour autant que "l'incidence des nouveaux tarifs décidés par la LF 2016 est de l'ordre de 3 à 8% sur le secteur des transports". Pour rappel, le gasoil est passé de 13,70 DA à 18,76 DA (+5,06 DA) et le super à 31,42 DA contre 23 DA (+8,42 DA) et le super sans plomb à 31,02 DA contre 22,60 DA (+8,42 DA), avec un alignement de la hausse de l'essence super avec le sans plomb. En fait, c'est le réajustement de la TVA sur les carburants qui est à l'origine de cette hausse qui ne devait pas dépasser initialement les 5 DA le litre comme soutenu par plusieurs responsables. Mécontentement général auprès des transporteurs privés : une grève n'est pas à écarter L'augmentation dont il est question n'a pas manqué, cependant, de susciter beaucoup d'inquiétudes notamment auprès de la communauté des chauffeurs de taxi dont les représentants de la fédération nous ont fait part, hier, de la possibilité de recourir à un mouvement de protestation si un terrain d'entente n'est pas trouvé entre la tutelle et les transporteurs. "Nous avons eu deux rencontres avec le ministre et pour le moment nous privilégions la voix du dialogue mais il faudrait que les responsables du secteur puissent nous comprendre car déjà notre situation n'était pas reluisante pour que cette augmentation vienne rajouter son grain de sel", nous a déclaré hier le président de la Fédération des chauffeurs de taxi. Des réunions confirmées par le ministre qui nous a indiqué hier que "ces rencontres servent à sensibiliser et coordonner avec les concernés pour éviter des augmentations anarchiques". Il précisera : "Des réunions régulières sont organisées par la Direction des transports terrestres urbains pour l'accompagnement de cette corporation avec des mesures d'allègements des charges pour réduire les augmentations du carburant." Il est question, en ce sens, de réduire le coût des droits de passage et revoir certaines dispositions fiscales. "Il est vrai que certaines organisations sont à revoir pour optimiser le transport au niveau du privé et notamment pour ce qui est de la corporation des chauffeurs de taxi et ce dans leur intérêt et celui du citoyen". N.S.