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Mohamed Meziane dénonce un chantage des enquêteurs du DRS
Procès de L'Affaire Sonatrach I
Publié dans Liberté le 11 - 01 - 2016

L'ancien P-DG de Sonatrach, Mohamed Meziane, n'a pas fait de grandes révélations, hier, lors de son audition par le tribunal criminel d'Alger dans le cadre de l'affaire Sonatrach I. Il a néanmoins accusé les enquêteurs du DRS de chantage et a évoqué des relations très haut placées de Nouria Miliani.
La plus attendue de toutes les auditions dans le cadre de l'affaire Sonatrach I, celle de l'ancien P-DG de Sonatrach Mohamed Meziane, poursuivi pour constitution d'association de malfaiteurs, corruption et blanchiment d'argent, n'a pas connu, comme attendu, beaucoup de rebondissements.
Mohamed Meziane s'est enfermé dans la langue de bois propre aux dirigeants, arguant à chaque question du tribunal l'"obligation de réserve" qui l'empêche en tant qu'ancien responsable de dire certaines choses.
Ainsi et tout en niant en bloc les accusations portées à son encontre et d'être au courant de certains agissements de ses deux fils et sa regrettée épouse, Mohamed
Meziane a retracé, hier, devant le tribunal, son parcours professionnel de près de 43 ans durant lesquels il a occupé beaucoup de postes de responsabilité au sein de la compagnie Sonatrach avant de se lancer dans une longue dissertation sur la charte à responsabilités de la compagnie nationale et la répartition des tâches qui limitent son rôle managérial à la conception des grandes orientations et incombent à ses subalternes l'exécution de la politique de l'entreprise. "Je peux même vous dire que les grandes décisions se prennent de manière collégiale après discussion au sein du conseil exécutif où tout le monde a la possibilité d'émettre librement des avis", a-t-il déclaré.
"On m'a proposé de parjurer Chakib Khelil en contrepartie de la libération de mes deux fils"
En revanche, Mohamed Meziane a porté de graves accusations contre les enquêteurs du DRS qui, selon ses dires, l'auraient fait chanter afin d'impliquer Chakib Khelil. Au moment où le juge, qui, faut-il le dire, n'a pas poussé ses questions au-delà des éléments contenus dans le dossier, l'a confronté avec ses déclarations chez la Police judiciaire (DRS, ndlr), il a eu cette réplique : "Je n'ai rien dit de tout cela. J'ai subi une énorme pression dans les locaux de la Police judiciaire que l'obligation de réserve, en tant qu'ancien responsable, m'empêche de raconter. Ils m'ont même fait chanter en me proposant, monsieur le juge, de parjurer certains et vous voyez de qui je parle (Chakib Khelil, ndlr) en contrepartie de la libération de mes deux fils."
Quant aux parts détenues par son fils Bachir Faouzi dans l'entreprise Contel Algeria qui a bénéficié de cinq contrats en gré à gré pour l'équipement d'une quinzaine d'installations de Sonatrach en systèmes de télésurveillance dans le cadre d'un groupement constitué avec les Allemands de Funkwerk Plettac, Mohamed Meziane a dit ne pas être au courant. "Si je l'avais su, j'aurais annulé les contrats", a-t-il ajouté. Et de raconter cette anecdote : "Quand il travaillait à Sonatrach, ses responsables l'ont promu pour le désigner dans un poste de responsabilité au niveau de son service. Mais, un de ses collègues, fils d'un ministre, qui convoitait le poste, s'est plaint auprès du ministre de l'Energie par le biais de son père. La presse en a même fait un scandale à l'époque. J'ai alors décidé de le dégrader contre l'avis de ses responsables."
Mohamed Meziane, qui a précisé que Sonatrach a passé près de 1 800 contrats quand il était P-DG, dont la moitié était en gré à gré, a expliqué dans ce contexte qu'un vrai danger guettait les installations de la compagnie et qu'il était urgent d'intervenir. "Mais l'instruction du ministre relative à la sécurisation des installations était postérieure à la présentation faite par Contel devant les cadres de Sonatrach sur recommandation de votre fils ?", s'est interrogé le juge. "J'ai reçu les dirigeants de plus de 1 000 entreprises nationales et étrangères et Contel n'était pas l'exception", a souligné Mohamed Meziane.
Et d'ajouter : "Je n'intervenais dans la négociation que pour les contrats importants, une dizaine en tout et pour tout pendant que j'étais P-DG. J'ai pu avoir des réductions avoisinant les 5 milliards USD pour l'économie nationale."
Le juge l'a alors relancé sur les services qu'il aurait rendus à Saipem sur intervention de son fils Mohamed Réda. "Il m'en a parlé une seule fois, par rapport à des pénalités de retard et je lui ai dit que Sonatrach ne m'appartenait pas." "Mais le P-DG de Saipem a assisté au mariage de votre fils organisé en Tunisie...", a insisté le juge. "Je l'ai juste salué. J'étais moi-même un invité comme lui. Je m'occupais de ma femme qui était malade ainsi que de ma mère", a répondu Mohamed Meziane qui, par ailleurs, a affirmé qu'il n'était pas au courant de l'acquisition par sa regrettée épouse de l'appartement à Neuilly-sur-Seine en Île-de-France. "Je ne l'ai su que longtemps après. D'ailleurs quand ma femme était prise en charge par Europe assistance qui l'hébergeait à l'hôtel Marriott, j'ai moi-même demandé la location d'un appartement à moindre coût pour qu'elle puisse le partager avec d'autres malades. C'est pour vous dire que je veillais honnêtement sur les intérêts de l'entreprise", a-t-il noté.
"C'est le sommet qui nous recommandait Nouria Miliani"
Sur un autre plan, le juge a interrogé Mohamed Meziane sur les interventions de son ancien chef de cabinet Réda Hameche dans la gestion de la compagnie. "Je n'avais de compte à rendre qu'au ministre", a-t-il souligné. "Et, il n'est jamais intervenu pour Nouria Miliani ?", a demandé le juge. Mohamed Meziane a ainsi révélé qu'on lui parlait d'elle en haut lieu. "Même le ministre m'avait parlé d'elle. Il n'était pas le seul mais, el fok kamel (c'était tout le sommet ! ndlr", a-t-il dit. "Le sommet, c'est abstrait, de qui parlez-vous ?", a interpellé le juge. "Je ne peux pas vous dire", a conclu le P-DG de Sonatrach.
Mohamed Réda Hameche, faut-il le rappeler, est, d'après les déclarations de Nouria Miliani, originaire de sa région, Mascara, et vieil ami de sa famille. C'est une amitié qui remonte, toujours selon elle, aux premières années de l'indépendance quand Mohamed Réda Hameche était régisseur du consulat d'Algérie à Genève alors dirigé par l'oncle de Nouria Miliani.

Lyas Hallas


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