Le prénom de Lina, très courant ces dernières années, ne figure pas dans la nomenclature des prénoms algériens. C'est au demeurant un joli prénom féminin, mais son étymologie est des plus ambiguës, puisqu'on peut lui trouver aussi bien une origine européenne comme on peut invoquer pour lui une origine arabe. D'abord l'origine européenne. Le nom provient du latin linum et signifie "lin". On le donne aussi comme un diminutif d'autres prénoms comme Angelina, lui-même diminutif d'Angèle, du grec angellos "messager, envoyé" ou encore Adelina ou Carolina. Mais Lina est surtout employé comme prénom indépendant. On peut aussi dériver ce prénom de l'arabe layin "doux, tendre au toucher" du verbe lâna, "être tendre, être mou, être d'un caractère doux et tendre". Il faut signaler aussi qu'en arabe, le mot (al)-lîna est un terme coranique qui désigne un palmier. On lit, en effet, dans la sourate 59, Al-ḥachr, l'Exode, verset 5 : "Tout palmier (layina) que vous couperiez ou que vous laisseriez debout..." Ce mot serait-il à l'origine du prénom de Lina, utilisé également en Orient ? Le palmier – Phoenix dactilyfera – est l'arbre symbole du Sahara, comme l'olivier l'est pour les zones méditerranéennes. Au 5e siècle avant J.-C. déjà, Hérodote signale que les Nasamons, de l'oasis d'Awdjila, aujourd'hui en Libye, étaient célèbres pour leurs palmiers qui fournissaient des dattes d'excellente qualité. Selon une hypothèse, le palmier aurait pénétré au Maghreb par l'intermédiaire de l'Egypte. Il faut cependant signaler qu'il existe des traditions en faveur du caractère autochtone du palmier. Selon une légende targuie (Tassili), le palmier existait à l'état sauvage. On redoutait ses fruits parce qu'on pensait qu'ils étaient empoisonnés, jusqu'au jour où un jeune garçon en mange. On se rend alors compte que le fruit est comestible et on a commencé à soigner le palmier. Le palmier est souvent comparé à un être humain, avec un corps élancé, des membres (les branches) et... un cœur. Ce cœur est logé dans le sommet de l'arbre. C'est un organe très recherché, formé de folioles blanches serrées, agréable au goût, et surtout chargé de grands symboles. C'est en effet l'aliment des jeunes mariés.. M. A. Haddadou [email protected]