Le conseil consultatif du MSP, réuni vendredi et samedi derniers à Alger, a conforté la ligne politique du parti inscrite dans l'opposition. Le président du Mouvement pour la société et pour la paix (MSP), Abderrezak Makri, s'en sort, encore une fois, vainqueur face aux voix discordantes qui veulent rectifier la ligne politique du parti pour la ramener dans le giron du pouvoir. Aboudjerra Soltani et Abderahmane Saïdi, deux membres influents du madjlis echoura, ont ainsi essuyé un nouvel échec, malgré le renfort du n°2 du parti, El-Hachemi Djaâboub, qui a présenté sa démission en guise de protestation contre la ligne politique d'Abderrezak Makri, jugée un peu trop agressive envers le pouvoir. Et puisque la question de négocier avec le système se posait à nouveau dans les rangs du mouvement, le conseil consultatif du MSP, réuni vendredi et samedi derniers à Alger, a traité de la problématique. Et c'est à la grande majorité du conseil que le choix de demeurer dans l'opposition a été conforté. Le madjlis echoura, qui a approuvé le programme politique du parti pour l'année 2016, a réitéré la détermination du MSP à se positionner contre l'adoption du projet de révision de la Constitution, lorsqu'il sera soumis à l'approbation de la conférence parlementaire. L'autre question brûlante et qui concerne la volonté de l'ex-ministre du Commerce, El-Hachemi Djaâboub, de se retirer de ses fonctions partisanes, a également été abordée. Abderrezak Makri, qui a animé hier, dans l'après-midi, un point de presse pour clôturer la réunion du conseil consultatif, a fait savoir que la démission du n°2 du MSP a été rejetée. "Je remercie notre madjlis echoura d'avoir tenu à garder le frère El-Hachemi Djaâboub parmi nous. Personnellement, j'avais tenu à le dissuader lorsqu'il m'avait fait part de ses intentions au téléphone", a-t-il indiqué. Le président du MSP a saisi l'occasion pour expliquer que les divergences politiques au sein du parti ne représentent pas une menace pour la stabilité du mouvement. Bien au contraire, il considère qu'elles présentent une richesse. "Le MSP n'est pas une caserne militaire. Le mouvement est ouvert à toutes les idées et nous considérons l'avis de l'autre comme une richesse", a-t-il souligné. Et comme pour mieux signifier que "les tentatives de déstabilisation", qu'il soupçonne dirigées contre le parti, ne sont pas d'une grande menace, il a rappelé que "le MSP s'est bien relevé de la crise que présentait la disparition du père du mouvement, Mahfoud Nahnah, et, mieux encore, il s'en est sorti renforcé". Enfin, Abderrezak Makri, qui a saisi l'occasion pour réaffirmer la ligne politique du MSP, a remis en cause la gestion du pays par le pouvoir en place : "L'Algérie sera confrontée à une situation où seul le peuple est le grand perdant. Et je tiens à rappeler que lorsque le MSP s'était retiré du gouvernement, les caisses de l'Etat étaient encore renflouées." Mehdi Mehenni