Les gérants des stations-service sont de plus en plus nombreux à hausser le ton et menacent d'enclencher un mouvement de protestation, en réponse au silence radio que la tutelle oppose à leur revendication portant sur une révision à la hausse de la marge bénéficiaire. Le président de l'Union nationale des investisseurs propriétaires (Uniprest), qui regroupe les propriétaires de relais et stations-service à l'échelle du pays, Hamid Aït Anceur, maintient pourtant que "les portes du dialogue sont toujours ouvertes". Mais au vu de la responsabilité qui l'engage vis-à-vis de ses adhérents, il décide d'en appeler à la décision de la base pour se déterminer quant aux suites à donner à la démarche initiée, il y a quelques années déjà, pour obtenir une augmentation de leur marge bénéficiaire de 50 centimes le litre de carburant. Le bureau national de l'Uniprest, une association affiliée à la Confédération nationale du patronat algérien (CNPA), s'était réuni le 6 janvier dernier et avait décidé ainsi de convoquer une session du conseil national pour le 13 février prochain. Alors que les gérants des pompes à essence et relais ont pris leur mal en patience jusque-là, la dernière augmentation des tarifs des carburants, entrée en vigueur le 1er janvier dernier les a poussés à revenir à la charge et à exprimer de nouveau leur revendication. C'est aussi dans une conjoncture marquée par les augmentations tous azimuts qu'ils envisagent de passer à la vitesse supérieure quant à leur protestation. Le mot d'ordre de l'Uniprest n'est pas encore donné, que des voix s'élèvent pour appeler à des actions de contestation graduelles qui consistent à arrêter la vente de carburant et de mazout. Pour expliquer leur mécontentement, les propriétaires des pompes à essence rappellent que la dernière augmentation qui remonte déjà à plusieurs années ne leur suffit plus pour faire face à l'augmentation des charges, notamment l'entretien des pompes et les investissements consentis sur fonds propres. Aussi, les gérants des pompes à essence, soutenus par le CNPA, n'ont cessé de revendiquer leur association à la mise en place de nouvelles stations-service le long de l'autoroute Est-Ouest. Si cette menace de grève des gérants des pompes à essence venait à être mise à exécution, elle ne manquerait pas d'affecter négativement l'approvisionnement des automobilistes qui, par ailleurs, n'ont pas encore complètement "digéré" les nouveaux tarifs des carburants, eux qui se plaignaient déjà des désagréments qui leur sont causés par la vétusté de certaines pompes à essence, quelquefois à l'origine de la dégradation des moteurs de leurs véhicules sous l'effet du mélange de carburants, sans parler du manque de commodités offertes aux usagers. Amar R.