Résumé : Fayçal débarque à l'improviste à la rédaction. Nawel est agréablement surprise. lls décidèrent d'un commun accord d'aller dîner et passer la soirée chez elle. La jeune femme fait les courses, et Fayçal démontre ses talents culinaires. Ils étaient heureux d'être ensemble après une longue période de séparation. Il était doué pour la cuisine, je ne pus que le constater, moi qui n'aimais pas trop les casseroles. Après le dîner, je prépare un thé et nous nous installons devant la télé. -Tu ne t'ennuies pas trop toute seule dans cet appartement ? -Je ne suis pas seule, Karima vit avec moi, et puis de temps à autre, la famille débarque. -Mais ce week-end, tu es seule ma chérie. Heureusement que je suis là. -Tu peux le dire Fayçal. Tu m'as fais une belle surprise. Je ne t'attendais pas ce week-end. - Dès que j'ai eu ma permission, je n'ai pu résister à l'envie de te revoir. -Tu ne peux imaginer le nombre de nuits blanches que j'ai passées à penser à toi. Tu me manquais tant. -Et moi donc ! J'ai cru devenir fou le jour où j'ai reçu cette convocation pour la caserne, tu te le rappelles ? -Oui. Bien sûr que je me le rappelle. Tu voulais même qu'on se marie illico presto. -Et toi tu t'y es opposée. -Non, je ne me suis pas opposée, j'ai plutôt été raisonnable. On se marie pour être ensemble. Tu devais partir, et le temps jouait contre nous. Il hoche la tête : -Tu aimes toujours me faire languir Nawel. -Je me languis de ton absence, moi aussi, crois-moi. Ma souffrance est telle qu'il m'arrive parfois de penser à te rejoindre là où tu te trouves. Il se met à rire : -Je sais que tu m'aimes Nawel, mais maintenant, je confirme davantage tes sentiments envers moi. Nous sommes ensemble ce soir. Profitons donc de ces instants de bonheur. -Mais il se fait tard. Tu devrais rentrer. Il fronce les sourcils : -Rentrer ? Où donc ? -Chez toi. Tu devrais aussi penser à rendre visite à ta famille avant la fin de ta permission. Intrigué par mes propos, Fayçal se lève et se met à arpenter le salon de long en large : -C'est pour toi que je suis là, pas pour quelqu'un d'autre, Nawel. Je voulais qu'on passe le maximum de temps ensemble, et ne voilà-t-il pas que tu me rabroues ! -Je ne te rabroue pas. Nous allons nous revoir demain si tu veux, mais ce soir, il se fait tard, et tu dois être fatigué par ton voyage. -C'est le cas. Et j'aimerais me reposer ici, auprès de toi ma chérie. -Ici ? Chez moi ? -Qui sera bientôt notre "chez nous". -Mais nous ne sommes pas encore mariés, Fayçal. Je ne veux pas brûler les étapes. Tu vas rentrer sagement chez toi, et nous nous reverrons aux premières heures du matin si tu veux. Il jette un coup d'œil à sa montre et sourit : -Mais nous sommes déjà aux premières heures du matin. Il est 2h15. -Oh ! Je ne pensais pas qu'il était aussi tard. Le temps est passé tellement vite. -Tu sais pourquoi ? Parce nous avons vécu hors du temps. Allons, Nawel, ma chérie, laisse-moi profiter de ma permission et rester le plus longtemps possible auprès de toi. Je pousse un long soupire : -D'accord. Tu dormiras dans ma chambre. Je vais te donner des draps propres. Je pense que mon lit est assez confortable. -Et toi ? Où vas-tu donc dormir ? -Dans la chambre de Karima. Il fait la moue : -Si loin de moi ! -Pas par le cœur. Fayçal passe cette première nuit très sagement dans ma chambre. Il ne se réveillera que vers la mi-journée pour déjeuner, puis nous décidons de sortir pour une longue promenade. Le soir venu, il rentre tout bonnement avec moi. Malgré mes protestations, il s'occupera du dîner et m'interdira de toucher à quoi que ce soit. Il fera aussi la vaisselle et me proposera de jouer au scrabble. Je trouvais normal qu'il s'occupe autant de toi. Après tout, il était presque mon mari, et ce n'est pas les quelques mois qui nous séparaient du jour J qui allaient tout remettre en question. On s'aimait, et rien d'autre ne comptait. J'étais trop confiante, trop naïve même. Je ne pouvais imaginer autre chose que le bonheur total et une vie de rêve. Quelle idiote j'étais ! Fayçal passe la deuxième nuit dans mon appartement. Le lendemain, il pleuvait à torrent, et nous décidons de passer la journée à la maison. Pourquoi avais-je consenti à le garder chez moi cette journée encore ? Je ne le comprends toujours pas. C'est peut-être mes sentiments pour lui qui m'avaient aveuglée au point que je ne voyais rien de mal à ce que je faisais. Fayçal paresse un moment au lit, puis me rejoint dans la cuisine : -Déjà levée ? -Oui, je n'aime pas rester au lit. -Que fais-tu ? -Tu vois bien que je prépare le petit-déjeuner. (À suivre) Y. H.