Résumé : Les jours passent. Malia est sortie de l'hôpital, mais Nawel hésite encore à se rendre dans la famille de Nabil. L'animosité de son fils à son égard l'avait refroidie. Comme Salima préparait son mariage, elle met une distance entre elle et son petit ami. Mais Salima avait compris que c'est grâce à ce dernier que son sa sœur aînée avait repris goût à la vie. Salima se mordit les lèvres : -Je l'ai bien remarqué. Mais... -Je sais ce que tu penses Salima. Je sais que tu crains encore une déception. Non. Cela n'arrivera pas. Je suis bien vaccinée maintenant. Nabil représente beaucoup pour moi certes, mais je ne suis pas entichée au point de laisser les choses s'éterniser entre nous. -Tu veux dire que tu es capable de le quitter un jour sans regret ? -Pas sans regret. Je ne suis pas insensible à ce point. Mais si cela s'avère nécessaire, je pourrai le quitter sans trop de mal. -Je ne te crois pas Nawel. Une femme aussi sensible que toi ne pourrait essuyer une rupture amoureuse sans quelques ressentiments. Même si aujourd'hui tu es plus mûre et plus sûre de toi, je ne suis pas certaine de ce que tu avances. Nawel soupire : -C'est pourtant le cas. Je suis devenue plus aigrie ma chérie. Mon expérience avec Fayçal m'a assez enseignée dans ce domaine. Le soir même, Nabil la contacte pour l'inviter à dîner le lendemain. Elle tente de refuser, mais il lui rappelle que, contrairement à lui qui s'était ouvertement confié à elle, elle ne lui avait pas encore raconté l'intégralité de son récit. -J'aimerais qu'on soit quittes dans nos propos, Nawel. Il est trop tard pour reculer, et tu sais bien que je dois à mon tour tout connaître sur ton passé. -Ok. C'est un argument loyal. Je ne vais pas refuser ce dîner. Mais je te préviens, ce sera notre dernière rencontre avant mon retour du bled. Ma sœur se marie, et je me dois d'être auprès d'elle. -Tout l'honneur est pour toi. Je comprends fort bien tes motivations. -Bien. Alors à demain. La journée passe trop vite pour Nawel. Elle n'avait pas vu le temps passer. Salima l'avait entraînée à sa suite dans plusieurs magasins et galeries de mode. Les bras chargés, elles revinrent vers le véhicule pour se débarrasser de leurs achats, avant de se rendre chez une esthéticienne afin de prendre rendez-vous pour le week-end suivant. Nawel se sentit tout de suite à l'aise dans le salon et n'hésite pas à se faire programmer pour deux séances de soins relaxants dans le courant de la semaine. Ainsi, elle sera plus détendue le week-end pour accompagner sa sœur. On était déjà au crépuscule, lorsqu'elles revinrent à la maison. Salima dépose ses paquets dans sa chambre et s'empresse de mettre une cafetière sur le feu. Ni elle ni Nawel n'avaient eu le temps de déjeuner. Un petit café les remettra d'aplomb et leur permettra de patienter jusqu'au dîner. Mais Nawel refuse la proposition de sa sœur : -Non Salima. Ce soir, je ne dîne pas avec toi. -Tu as prévu quelque chose ? -Oui. Nabil m'a invitée. Je n'ai pu refuser. Je lui dois bien ce dîner en tête à tête, après tous ces jours où nous nous sommes évités. Je te promets que ce sera la dernière fois où je sors le soir avant ton mariage. Salima ébauche un sourire : -C'est gentil à toi. Mais je suppose que tu es excitée à l'idée de passer la soirée avec ton ami. Nawel secoue la tête : -Pas vraiment. Disons que je suis assez motivée à l'idée de le revoir. -J'espère que tu ne vas pas encore t'embarquer dans une aventure sans suite Nawel. Oh ! Ma pauvre chérie, je ne te quitterai pas le cœur léger, à la pensée que tu puisses encore tomber dans les filets d'un type sans scrupules. Nawel met son bras autour des épaules de sa sœur. -Merci de me remonter le moral. À t'entendre, on dirait que je suis encore une jeune première qui se rend à un premier rendez-vous galant, avec un mec tout juste sorti de l'enfance. -Non. Non, Nawel. Je sais de quoi je parle. Ne tente pas de prendre cet air insouciant. Je sais qu'au fond de toi, tu appréhendes encore l'avenir. La blessure de ton cœur saigne encore. Ne tente pas de me dire le contraire. -Mais tu étais heureuse la dernière fois de savoir que j'avais un petit ami. -Je le suis toujours. J'aimerais tant te voir comblée Nawel, après toute la tempête que tu as essuyée. -Ok. Je comprends. Tu n'arrives pas à admettre que désormais je peux contrôler et même maîtriser mes émotions. Elle passe la main dans ses cheveux -Tu vois Salima, auparavant, lorsque je me contemplais dans une glace, je ne craignais pas les signes du temps. Mais ces derniers temps, je tente de les camoufler. Tu vois bien que je teins régulièrement mes cheveux et que je m'intéresse aux soins anti-âge chez les esthéticiennes. À ton avis, est-ce là un signe de mon désir de rester jeune et de plaire, ou bien est-ce juste le moyen de faire bonne impression devant mes collègues et notre entourage ? (À suivre) Y. H.