Le budget primitif (BP) pour l'année 2016 a été voté, hier, par l'Assemblée populaire de wilaya de Tizi Ouzou dans un climat de contestation du groupe RCD, qui a dénoncé "un vote du BP qui intervient, en violation de la loi, avec un retard de plus de trois mois". Les élus du RCD estiment qu'"accompagnée par l'administration de la wilaya dans sa désinvolture et son irresponsabilité, l'APW fait perdre à la wilaya un semestre de développement". Le groupe RCD avait dénoncé, entre autres, "l'annulation de projets importants présentés comme des gels temporaires, alors que tout le monde sait qu'ils sont définitivement enterrés. Il en est de même pour les grands projets déjà lancés mais qui s'éternisent, tantôt pour des difficultés de paiement, tantôt pour des oppositions suscitées ou entretenues présentées comme des obstacles insurmontables". Etabli sur la base d'une balance équilibrée de recettes et de dépenses prévisionnelles, le budget primitif de 2016, adopté, est de 1 937 590 517, 77 DA, soit 8,5% de moins que celui de 2015 établi à 2 107 445 302,25 DA. Lors de son intervention à l'ouverture de la session, le nouveau président de l'APW, Mohamed Klaleche, tout en citant quelques projets en cours de réalisation, soulignera que "la wilaya de Tizi Ouzou a accusé un retard important dans l'aménagement du territoire et sa dotation en infrastructures économiques et sociales". Avant de revenir sur certains projets qui n'arrivent toujours pas à voir le jour. "Pis encore, les projets structurants susceptibles d'améliorer le bien-être des citoyens, en l'occurrence le nouveau CHU, les EPH, la clinique du rein, le complexe mère-enfant, le barrage de Sidi-Khelifa, la voie express Aïn El-Hammam-Draâ El-Mizan, n'arrivent toujours pas à voir le jour", relèvera-t-il, en précisant que "notre wilaya souffre en matière d'attractivité des investissements productifs, ce qui explique la hausse vertigineuse du taux de chômage". Le P/APW abordera également la question du foncier industriel qui "constitue le principal facteur de blocage des investissements", dira-t-il, en citant l'exemple des zones industrielles de Tizi Gheniff/Draâ El-Mizan et de Souama qui, "malgré leur création officielle, ne sont pas encore aménagées. Cette réalité nous invite à nous interroger non seulement sur l'efficacité de l'action et du rôle des pouvoirs publics qui doivent agir rapidement et efficacement pour régler le problème du foncier industriel dans la wilaya". En conclusion, le président de l'APW estimera que la wilaya doit bénéficier des investissements lancés par l'Etat avec des partenaires nationaux et étrangers dans le cadre des politiques sectorielles de diversification de l'économie algérienne. K. Tighilt