Les pourparlers de paix sur la Syrie sont totalement enlisés. En effet, la demande de l'opposition réclamant un arrêt des bombardements russes que Moscou n'a nullement l'intention de stopper, n'a aucune chance d'aboutir. En réponse, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a rétorqué depuis Mascate : "Je ne vois pas pourquoi ces frappes devraient s'arrêter", avant d'ajouter : "Les frappes aériennes russes ne s'arrêteront pas tant que nous n'aurons pas réellement vaincu les organisations Etat islamique et le Front Al-Nosra", la branche syrienne d'Al-Qaïda en Syrie. C'est une fin de non-recevoir aux demandes de l'opposition syrienne à Genève, qui a dénoncé un "nouveau massacre" dans la région d'Alep (nord), où les forces pro-régime, appuyées par l'aviation russe, progressent depuis lundi. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), les Russes ont effectué 320 frappes depuis lundi dans ce secteur. L'opposition, regroupée dans un Haut comité des négociations (HCN), refuse d'entrer dans la négociation à Genève tant que les bombardements n'auront pas cessé et que la situation humanitaire ne sera pas améliorée sur le terrain. En attendant, c'est aujourd'hui que s'ouvrira à Londres une conférence pour faire pression sur les Etats pour qu'ils doublent leur contribution financière pour venir à bout de la crise humanitaire. La Grande-Bretagne, l'Allemagne et la Norvège organisent la conférence avec les Nations unies et le Koweït. Des dirigeants du monde entier y sont attendus. Les discussions doivent porter sur l'aide à apporter à quelque 13,5 millions de personnes en situation de vulnérabilité ou déplacées en Syrie, ainsi qu'aux 4,2 millions de Syriens qui ont fui pour se réfugier dans des pays voisins comme la Jordanie ou le Liban. L'an dernier l'ONU et ses agences avaient réclamé 8,4 milliards de dollars pour les Syriens mais n'en avait reçu que 3,3 milliards. R. I./Agences