Résumé : Au salon de thé, il est le seul vieux accompagné d'une jeune. Il l'a comblée de cadeaux et s'en réjouit. Parti à la recherche d'un bel appartement, ils ne se verront pas les jours suivants. Fadhéla hésite à lui parler de la réaction de ses parents au téléphone. Fadhéla soupire de soulagement quand elle reçoit l'appel de son amoureux. Da Akli vient d'acheter un petit appartement dans le quartier même où elle a son cabinet médical. Il lui a fixé rendez-vous à 16h. Il tient à le lui faire visiter. Fadhéla s'attendait à un petit appartement, c'est ce qu'il lui avait dit au téléphone. Elle a une surprise en découvrant que l'appartement en question comptait trois chambres, un grand salon, une cuisine équipée et une petite terrasse où elle se verrait bien en train de dîner. Il reste encore quelques meubles, dont l'ancien propriétaire n'avait pas besoin. Fadhéla et Da Akli s'assoient sur le divan. Tous deux sont graves malgré leur bonheur. Ils sont heureux de se retrouver, mais comment feront-ils ? Aux yeux larmoyants de Fadhéla, il devine, sans peine, qu'elle a des soucis avec sa famille. Tout comme lui. -On n'a qu'à se passer de leur consentement. On n'est plus des enfants. Tout comme moi, tu sais ce que tu fais. Mes rides et mes cheveux gris témoignent de mon âge avancé. Es-tu vraiment prête à passer le restant de ta vie avec moi ? À supporter le sarcasme des autres, leur mépris ? lui demande-t-il très sérieusement. Veux-tu vraiment terminer ta vie, reniée par ta famille ? Sans ta famille, sans tes amis ? Fadhéla semble réfléchir pendant un moment. -Tu sais, insiste-t-il, on n'est pas encore mariés. S'il y a l'ombre d'un doute en toi, tu peux toujours te rattraper et leur dire que c'était une blague de ta part. Qu'il n'y a jamais eu de prétendant ! Ils doivent avoir d'autres projets pour toi et je ne suis pas le gendre idéal ! Moi-même à leur place, je dirais non à ma fille et je lui choisirais un jeune de son âge. Moi, j'ai déjà un pied dans la tombe ! -Comment peux-tu me tenir un langage pareil quand tu sais que je t'aime ? rétorque Fadhéla. Je ne pourrais rien changer à mes sentiments. Je veux vivre avec toi ! -Même si tu dois être reniée ? -Ton amour me suffira. Je vais leur parler une dernière fois, décide-t-elle. S'ils refusent de nous donner une chance, je viendrai m'installer ici. On se mariera sans eux ! -Tu meubles l'appartement à ton goût ? Ou je m'en charge ? -J'aurais voulu tout faire moi-même, mais je vais être très occupée ces jours-ci, lui dit-elle. Je passerais te voir où tu en es, dès que j'aurais cinq minutes ! Si Fadhéla doit tenir tête à sa famille, c'est aussi le cas du vieil homme. Avant de se consacrer aux achats des meubles, il était allé voir son fils au travail. -Papa ! Enfin ! Elle ne voulait pas te lâcher ? -Tu te trompes, elle n'y est pour rien, la défend Da Akli. Et même si cela doit te contrarier, sache que je ferais comme elle veut. Si elle ne veut pas de vous, je me passerai de vous ! l'avertit-il. Le seul conseil que je peux te donner est d'être agréable avec elle lorsque je l'amènerais ici pour vous la présenter. Il se peut qu'on reste quelque temps. Ça ne te dérange pas ? -Chez moi ? Non ! Mais pourquoi chez moi ? -Je me suis toujours plu ici. C'est pourquoi je pense l'amener chez toi. Pour un temps seulement, le rassure le père. Vous pourrez mieux faire connaissance ! Son fils n'a pas refusé, mais son visage soucieux révèle au vieux père combien il est inquiet. Da Akli sait pourquoi. Sa belle-fille manque de s'évanouir lorsque son mari lui apprend la nouvelle. Elle ne veut pas d'une autre femme à la maison. Surtout d'une belle-mère. Da Akli rit parfois en pensant à la blague qu'il venait de lui faire. Sami et Djamila devaient être dans tous leurs états à l'heure actuelle. (À suivre) A. K.