RESUME : Djamel explique à son père pourquoi Sihem est encore célibataire. Il ne lui cache pas combien il lui est attaché. Il laisse à son père le soin d'apprendre la nouvelle à sa mère. Il rentre à la maison avant lui et se prépare à partir chez lui sans s'être expliqué avec sa mère. 16eme partie Chafika n'attend pas le départ des invitées pour interroger son mari. Djamel était parti sans dire un mot. Ce n'est qu'à son départ qu'elle réalise qu'il s'était passé quelque chose de grave. La tristesse de son mari n'est pas le fruit de son imagination. Tout comme le départ de son fils. - El hadj ! El hadj ! dis- moi, le prie-t-elle, pourquoi est-il parti ? Que sais-tu ? - Il a une amie. Cette Sihem, rappelle-t-il. Il veut se marier avec elle. - Ce n'est pas la fin du monde, rétorque-t-elle, c'est inévitable. Mais pourquoi en es-tu bouleversé ? - C'est que El hadj Tewfik ne pourra pas en dire davantage. Ses amies s'étaient levées pour prendre congé. Chafika retourne au salon pour les remercier de leur visite avant de les accompagner dehors. De retour au salon, elle s'assoit près de son mari. - Qu'est-ce qui s'est passé aujourd'hui ? l'interroge-t-elle de nouveau. Pourquoi es-tu si déçu et si triste, el hadj ? Le vieux père a les yeux larmoyants. Il se demande s'il doit lui dire que leur fils a l'intention de se marier avec une femme plus vieille que lui de plus de dix ans. Si, lui, avait très mal pris la chose, qu'en sera-t-il avec elle ? Sa langue mauvaise et un caractère emporté ne seront pas pour arranger la situation. Djamel la connaissait aussi bien que lui. Il avait choisi de partir avant qu'elle ne le sache. - Pourquoi l'as-tu laissé partir ? demande-t-il. - Il m'a prise par surprise, répond-elle. Mais parle, enfin ! Dis-moi tout, le prie-t-elle. Tu ne peux pas me laisser dans l'ignorance ! Pourquoi ne veux-tu pas de cette fille ? Elle n'est pas digne de lui ? - Elle est bien, murmure-t-il. Seulement, ce n'est plus une fille. - Comment ça ? Tu veux dire qu'elle a déjà été mariée ? l'interroge Chafika en fronçant les sourcils. Elle a des enfants ? Mon Dieu ! s'écrie-t-elle sans lui donner le temps de répondre. Mais sur quoi il est tombé cette fois ? - Elle n'est ni divorcée ni mère, la rassure son mari. Seulement, elle a quarante ans. - Quoi ? Mais il est fou ! Il n'a pas trente ans, comment peut-il vouloir se marier avec une vieille fille ? Qu'est-ce qui l'a amené à elle ? - Elle est dans le même service que lui. Elle est infirmière-chef, lui apprend-il. Si elle avait dix ans de moins, je ne m'inquiéterais pas pour leur mariage. Je voudrais des petits-fils. - Elle a dû tout faire pour mettre la main dessus, murmure Chafika. Je ne lui laisserais jamais mon fils. Dès demain, j'irai la voir à l'hôpital. Je lui ferai une scène. Jamais ! Jamais elle ne se mariera avec Djamel ! Jamais elle ne sera ma belle-fille ! (À suivre) A. K.