Hier à la maison de la presse Tahar-Djaout, dans le cadre d'une conférence de presse, Mustapha Bougouba et deux autres anciens combattants de la guerre de Libération nationale, ont relancé le débat en dénonçant la déchéance de leurs droits d'authentiques moudjahidine. “La radiation de 10 000 faux moudjahidine dont a parlé le ministre n'est qu'une mise en scène pour ne pas toucher les personnalités puissantes”, a-t-il affirmé. Selon lui, la plupart des personnes auxquelles on a enlevé le statut de moudjahid sont des pauvres qui n'ont pas profité de la manne mise à la disposition des anciens membres de l'ALN. La terrible nouvelle a terrassé 250 vieillards. “Le choc était tellement fort qu'ils n'ont pu lui survivre”, a-t-il poursuivi. Serkfali Sebti s'est présenté comme l'une des “victimes” de l'épuration décidée par les autorités nationales. Tout en montrant des documents prouvant sa participation à la guerre de 1954-1962, il a raconté qu'il avait reçu sans aucune forme de procès une convocation notifiant sa radiation du registre des moudjahidine. “Je ne suis pas passé par une commission nationale ou même de wilaya pour présenter mes preuves. On ne m'a pas confronté à des témoins.” Ses tentatives pour être réhabilité dans ses droits, dont une marche de 620 kilomètres entre Guelma et Alger en 2004, sont restées vaines. Un autre moudjahid, dont la qualité a été également déniée par le ministère de tutelle selon lui, a brandi ses preuves et a donné les noms de ses anciens compagnons d'armes encore en vie. Il a juré avoir participé à l'exécution, en 1960, par les maquisards de cinq harkis. “Deux d'entre eux, dont des proches ont des relations solides, sont déclarés comme des chouhada.” Mustapha Bougouba et ses camarades accordant au ministre des Moudjahidine, Mohamed Chérif Abbas, jusqu'au 20 août prochain, fête nationale du Moudjahid, pour faire le grand ménage. Ils demandent aussi aux députés, qu'ils ont saisis individuellement par écrit, d'engager une enquête parlementaire sur ce phénomène Souhila H.