Ni gares, ni projet d'investissement, ni parc roulant normalisé, ni services de contrôle ; le secteur est, pour ainsi dire, à refaire de fond en comble. Le secteur des transports à Mila continue de végéter dans l'anarchie et la mauvaise organisation. Qualifié d'obsolète par le wali, le secteur accuse une multitude de défaillances tant sur le plan matériel qu'humain. Lors du dernier conseil de wilaya tenu mercredi, on a présenté une pâle copie du secteur. Ni gares, ni projet d'investissement, ni parc roulant normalisé, ni services de contrôle ; le secteur est, pour ainsi dire, à refaire de fond en comble. En effet, la wilaya de Mila ne possède encore aucune gare routière digne de ce nom. Les 2400 bus et les 1040 que compte la wilaya continuent à être exploités dans des aires de stationnement qui s'apparentent plus à des terrains vagues qu'à des structures spécialisées. Démunies de commodités et gérées par des adjudicateurs mus par le gain facile, ces aires de stationnement sont souvent le théâtre de conflits entre les propriétaires de bus et les adjudicateurs, des problèmes qui tournent dans la plupart des cas en grève, quand les lieux ne sont pas transformés en dépotoirs sauvages par les riverains. S'agissant du parc roulant géré par la direction des transports, formé de 2400 bus, il est des plus vétustes à l'échelon régional, compte tenu de l'âge des véhicules et de leurs marques. Pas moins de 300 Karsan J9 sont encore exploités malgré toutes les défaillances qu'ils présentent en matière de sécurité, de freinage et de braquage. Ces véhicules, qualifiés de "khorda" (ferraille) par le wali, sont interdits de circulation par la réglementation. "Je ne veux plus voir cette khorda sur les routes d'ici la fin de l'année", dira le wali. À souligner que pas moins de 756 bus ont plus de 10 ans. Quant aux taxieurs, au nombre de 1040, ils souffrent du diktat et de la concurrence des clandestins sans qu'il y ait la moindre intervention de la direction du secteur, censée protéger les droits des ses partenaires légaux. D'ailleurs le directeur du secteur a reconnu l'incapacité de son administration à lutter contre les clandestins qui infestent particulièrement les villes de Mila et de Chelghoum-Laïd. Ces clandestins sont, dans leur majorité, d'anciens agents des forces de sécurité. À noter qu'une bonne proportion des taxis exploités est vétuste. Les chiffres de la direction du secteur parlent de 146 taxis de plus de vingt ans. Même topo du côté des camions de transport public de marchandises. La flotte des poids lourds, composée de 16 378 véhicules, compte pas moins de 2140 camions âgés de plus de vingt ans. Par ailleurs, les auto-écoles, au nombre de 158, continuent d'exploiter des parcours ni normalisés ni sécurisés dans les examens de conduite automobile. "Aucun itinéraire utilisé dans les examens de conduite automobile ne répond aux normes. Ce sont des placettes publiques dégagées par les APC au profit des auto-écoles", expliquera le directeur du secteur. Cela sans parler des déficits inhérents au manque de personnel spécialisé, comme les contrôleurs de transport, au niveau de la direction de wilaya. Les rares contrôleurs disponibles occupent des postes administratifs pour combler le manque enregistré. KAMEL. B.