Que ceux qui se sont lancés dans l'aventure intellectuelle assument leurs responsabilités. Les journaux privés en difficulté financière depuis la réduction des annonces publicitaires ne seront pas tous épaulés par l'Etat en cette conjoncture de crise. Seuls certains titres bénéficieront de cette aide. C'est dire que certains journaux qui ont bénéficié, des années durant, des largesses de l'Anep ne seront plus arrosés avec l'argent du contribuable. Hamid Grine, ministre de la Communication, a expliqué, hier, en marge d'une conférence sur le journalisme et les mutations technologiques, que l'aide de l'Etat à la presse ne bénéficiera pas à tous, mais elle sera circonscrite "aux journaux de qualité". Le ministre a ajouté que cette presse de "qualité" est celle qui a "une projection vers l'avenir et non pas des rétroviseurs", sans pour autant aller dans le détail ni avancer des explications. Le ministre ne s'est pas limité à cette déclaration, puisqu'il a accablé les responsables de ces journaux en difficulté. Il leur a, en effet, reproché le manque d'"un minimum de background en tant que gestionnaires au lieu de dépendre uniquement de l'aide de l'Etat et de la publicité émanant de l'Anep". Le ministre s'est ensuite interrogé : "Comment certains éditeurs se sont-ils lancés dans de tels projets sans les ressources financières nécessaires ?", Et d'ajouter : "Que ceux qui se sont lancés dans l'aventure intellectuelle assument leurs responsabilités !" Il faut avouer que certains "titres" de presse relèvent plus de l'entreprise commerciale que de l'aventure intellectuelle. À une question sur la manne publicitaire gérée par l'Anep, M. Grine a souligné que celle-ci "n'est qu'un moyen de distribution de la publicité selon le volume qu'elle reçoit de la part des annonceurs". Il évitera, toutefois, d'aborder le "choix" par l'Agence des titres qui en bénéficient. Concernant le poste du président de l'Autorité de régulation de l'audiovisuel (Arav), M. Grine a rappelé que cela relève des "prérogatives" du chef de l'Etat, précisant avoir proposé quelques noms, en remplacement de Miloud Chorfi. Il a, par ailleurs, fait savoir que l'élection du Conseil de l'éthique et de la déontologie interviendra en mai prochain et que la procédure a été retardée en raison de l'attente de la régularisation des journalistes qui ne le sont pas encore. Concernant la commission permanente de délivrance de la carte du journaliste professionnel, le ministre a annoncé qu'elle sera installée au mois de mai, appelant, par la même occasion, les éditeurs à consacrer 2% de leurs bénéfices à la formation des journalistes, ce qui est, en soi, une obligation. Sur un autre volet, il a annoncé que certains articles de la loi organique sur l'information "pourraient être revus" pour se conformer aux dispositions de la nouvelle Constitution. Mohamed Mouloudj