La question a été au cœur des entretiens entre le ministre algérien de l'Intérieur et des Collectivités locales et son homologue allemand, lors de sa visite à Alger lundi soir. Le nombre de demandes d'asile, déposées par les ressortissants algériens en Allemagne est estimé entre 3 500 et 4 000 personnes, a affirmé hier une source diplomatique, sous le couvert de l'anonymat, citant un chiffre fourni par les autorités allemandes. La même source précise que parmi les Algériens en situation irrégulière en Allemagne, il y a au moins 500 personnes qui seraient incarcérées actuellement pour diverses raisons. Leur rapatriement se fera au cas par cas, mais "il a été convenu que, pour ceux dont les reproches ont été établis, l'Algérie va leur accorder un laissez-passer", a expliqué notre source. Mais Alger a refusé le recours aux charters, a précisé cette source, ajoutant que "plusieurs réunions ont été tenues entre les représentants de l'ambassade d'Algérie à Berlin avec les différents Etats (Landers, ndlr)" pour faciliter cette opération, qui intervient dans le cadre d'un accord relatif à la coopération sécuritaire, à la lutte contre le terrorisme et à la migration clandestine. Cette question a été d'ailleurs au cœur de la visite, lundi soir à Alger, du ministre allemand de l'Intérieur, Thomas de Maizière. Les Algériens, qui n'ont "aucune perspective d'obtenir un permis de séjour", après s'être introduits clandestinement en Allemagne, seront reconduits, a déclaré M. de Maizière, à l'issue de sa rencontre avec son homologue algérien, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Nouredine Bedoui. "Les détails relatifs à leur rapatriement seront abordés par les services de sécurité des deux pays", a-t-il ajouté dans une déclaration à l'agence officielle APS. Evoquant la série d'agressions, notamment sexuelles, contre des femmes la nuit de la Saint-Sylvestre (soirée du réveillon, ndlr), notre source a déclaré que l'Algérie a formellement démenti le chiffre des Algériens impliqués dans cette affaire. Selon Alger, le nombre d'Algériens impliqués dans les agressions de Cologne est de sept personnes. Pour rappel, dans la nuit du 31 décembre au 1er janvier, plusieurs dizaines de femmes ont été agressées, dont certaines ont même été violées, par des hommes "d'origine arabe et nord-africaine", au niveau et à proximité de la gare centrale de la ville de Cologne, a rapporté la presse locale, citant des policiers et des témoins. Officiellement, le nombre de plaintes qui ont été déposées est de 170. Trois quarts d'entre elles sont relatives aux agressions sexuelles, dont deux pour viols. Cette affaire a déclenché un vent de colère et d'indignation à travers tout le pays, rajoutant une couche à la vague de xénophobie et de stigmatisation des réfugiés syriens que l'Allemagne a accueillis par dizaines de milliers les derniers mois de l'année 2015. Moins de deux semaines après cette affaire, le dossier de reconduite des Algériens en situation irrégulière en Allemagne a été à l'ordre du jour de la visite effectuée par le Premier ministre Abdelmalek Sellal, lors de sa rencontre avec la chancelière allemande Angela Merkel. "Je peux vous assurer en tant qu'Algérien que ce serait inacceptable", s'il est confirmé que des Algériens ont participé aux violences du Nouvel an à Cologne, a déclaré le Premier ministre. Lyès Menacer