Ce n'est certainement pas au peuple d'assumer les erreurs et les échecs du pouvoir, a souligné, hier, Mohamed Douibi. Le secrétaire général du mouvement Ennahda, un parti membre de l'Alliance verte, Mohamed Douibi, a animé hier, à la Mutuelle des travailleurs des matériaux de construction, un meeting sous le thème : "Les changements politiques, quel rôle pour la femme ?". Dans son discours, prononcé devant plus de 500 militantes du parti, il a accablé le pouvoir qu'il a tenu pour responsable de l'échec économique et de l'impasse politique actuels. En effet, Mohamed Douibi a réservé un chapitre entier de son allocution aux accusations dont est victime l'opposition. Il a, dans ce sens, dénoncé les "symboles de l'échec et responsables de la tragédie de l'Algérie et de l'effondrement du système des valeurs nationales" qui accusent l'opposition de "velléités de destruction" de l'Algérie et d'être "un virus". À ceux-là, il y répond : "Nous ne descendrons pas au même niveau de ce discours qui manque de légitimité et qui se débat dans la faillite. Le peuple n'a pas cautionné leurs projets. Il a atteint la maturité." Ce qui explique, a-t-il estimé, les attaques contre les partis de l'opposition. Aussi, M. Douibi devait-il mettre en garde contre une explosion sociale, "dont le pouvoir assumera seule la responsabilité. Un pouvoir qui récolte les fruits de ses choix et ce n'est certainement pas au peuple d'assumer ses erreurs et ses échecs". Pour l'orateur, l'opposition constitue une alternative réelle pour protéger les acquis nationaux du peuple et constitue une soupape de sécurité en ce qu'elle veille contre l'extrémisme et l'hégémonie du pouvoir. Dans cet ordre d'idées, il a dénoncé les déclarations du ministre de l'Energie et de celles des P-DG de Sonatrach et de Sonelgaz qui, selon lui, préparent le processus d'ouverture des acquis du peuple algérien et de ses institutions stratégiques à des personnes privées et des sociétés étrangères. Selon lui, "le pouvoir veut attiser le feu. Il pousse l'opposition à descendre dans la rue, en l'accusant d'être une opposition des salons". S'agissant de la situation aux frontières, le chef du parti Ennahda a réitéré, au nom de son mouvement, le soutien à l'ANP dans ses missions constitutionnelles de protection de nos frontières et de la sécurité nationale. La célébration de la journée du 8 Mars oblige, le secrétaire général d'Ennahda, relevant les graves bouleversements politiques qui ont cours actuellement dans notre pays, s'est en effet interrogé sur le rôle qui échoit désormais à la gent féminine dans la vie politique du pays. Il a estimé que ces nouvelles mutations nécessitent une attitude responsable de la part des Algériens, en vue de préserver le pays des risques qui le menacent dans son ensemble. "On veut que le navire Algérie se dirige vers la rive de la paix", a-t-il affirmé. Et d'ajouter : "Nous ne voulons à notre pays, ni la destruction ni le chaos, qui n'épargnera personne." Le premier responsable du mouvement Ennahda adressera un message sibyllin au pouvoir, en le mettant en garde contre "ceux qui veulent mener ce navire vers la logique de l'égoïsme étroit et la vision unilatérale, dans la conduite des affaires publiques de la société et de l'Etat". Ce qui se répercute amèrement, d'après lui, "aujourd'hui, sur le peuple, qui vit une situation tragique, sur les plans politique, économique et social". Enfin, le SG d'Ennahda a indiqué que la préservation de la sécurité du pays dépend du renforcement du front intérieur entre Algériens. AMAR RAFA