Cette visite de Ban Ki-moon s'inscrit dans le cadre d'une tournée africaine, avant son départ de l'ONU courant 2017. Le SG de l'Onu n'ira pas toutefois à Rabat, en raison officiellement de l'absence du roi Mohammed VI. Le secrétaire général de l'Organisation des Nations unies (ONU), Ban Ki-moon, sera à Alger, dès aujourd'hui, pour une visite de deux jours, durant laquelle, il s'entretiendra avec le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, au sujet du dossier du Sahara occidental, de la guerre en Libye et de la situation sécuritaire dans l'ensemble de la région du Sahel. Le diplomate sud-coréen rencontrera aussi le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, puis il animera une conférence de presse, ont indiqué des sources diplomatiques. Hier, le SG de l'ONU a marqué une halte, dans le cadre de sa tournée régionale en Afrique de l'Ouest et du Nord, dans les camps pour réfugiés sahraouis à Tindouf. Il a rencontré les responsables du Front Polisario dans les camps de Samara, et à Bir Lahlou au Sahara occidental, où il a rencontré les membres de la Mission de l'Onu, dont le mandat devra être renouvelé dans un mois. "Faire avancer la situation au Sahara occidental est important", a déclaré Ban Ki-moon, lors de son passage à Nouakchott, en Mauritanie. "J'entends apporter ma pierre aux négociations engagées pour régler ce différend de longue date et favoriser les pourparlers, afin que les réfugiés sahraouis puissent rentrer chez eux au Sahara occidental dans la dignité", a-t-il encore ajouté. Les Sahraouis espèrent également que le processus de négociations avec le Maroc soit relancé avant le départ de Ban Ki-moon à la retraite, a indiqué vendredi soir, à Chahid al-Hafedh (camps des réfugiés sahraouis, ndlr), Mohamed Kheddad, le Coordinateur sahraoui auprès de la Minurso, cité par l'APS. Et de poursuivre : "Le peuple sahraoui ne peut plus attendre et espère la relance des négociations avec la partie marocaine avant le départ de M. Ban de son poste." Mais la mission s'annonce déjà difficile, en raison de l'hostilité affichée par le Maroc qui avait indiqué, il y a près de deux semaines, que Rabat ne pouvait recevoir Ban Ki-moon en raison de l'absence du roi Mohammed VI, selon un porte-parole de l'Onu. Rabat s'est également "insurgé" contre l'intention de Ban Ki-moon de se rendre à Dakhla, la ville côtière située dans les territoires sahraouis sous occupation marocaine depuis 1976. Autre dossier chaud dans la valise du diplomate onusien, la situation en Libye voisine et le terrorisme qui menace la stabilité des pays de la région de l'Afrique du Nord et du Sahel. Le secrétaire général de l'Onu avait déclaré à Nouakchott qu'"en ce moment, nous faisons face au fléau Daech qui avance en Libye et qui s'étend à d'autres régions", a rapporté l'agence de presse privée mauritanienne Al-Akhbar. "Réussir à stabiliser la Libye profitera aussi à la région du Sahel", a-t-il ajouté, ne manquant pas d'afficher son "inquiétude quant à la situation en Libye", lit-on encore sur le site d'Al-Akhbar. "Nous avons des rapports accablants sur des violations à grande échelle des droits de l'Homme, dont des dépassements physiques qui peuvent être qualifiés de crimes de guerre", a-t-il affirmé, appelant toutes les parties qui ont de l'influence à "calmer la situation" et contribuer au retour de la paix. Lyès Menacer