Les 5 et 6 mars derniers, le palais de la culture Mohamed-Laïd-Al-Khalifa a accueilli cet événement organisé par le département cinéma de la manifestation "Constantine, capitale de la culture arabe 2015". Les experts du 7e art algérien sont revenus sur les souffrances et les difficultés qu'endure ce secteur ces dernières années. La deuxième journée du colloque international sur le cinéma, organisée par le département cinéma de la manifestation "Constantine, capitale de la culture arabe 2015", avec pour thème "Conditions et contraintes de la production", qui s'est tenue, hier, au palais de la culture Mohamed-Laïd Al-Khalifa de Constantine, a été marquée par des interventions sur l'écriture de scénario et les difficultés de la production cinématographique. Dans son intervention, Saïd Boulmerka, scénariste du film El-Boughi (dont la sortie est prévue à la clôture de la manifestation Constantine 2015), a évoqué les multiples "maux" qui touchent le cinéma algérien après les années de gloire et d'"âge d'or". "Le secteur est en difficulté. Il est malade et nous sommes autour du souffrant à diagnostiquer le problème, alors qu'il est en train d'agoniser. Il est temps d'agir !" Et d'ajouter : "Il a besoin de remède, c'est bien d'organiser des colloques, mais il faut un suivi, il ne faut pas ruminer sur son sort. Il faut trouver un remède." Suite à cet état des lieux, le scénariste a relevé le point de la "compétence" des scénaristes d'aujourd'hui. "Les auteurs des scenarii doivent développer leurs idées. À cet effet, il faut créer des ateliers de formation. Ces jeunes scénaristes doivent écrire pour séduire le public et produire des œuvres de qualité pour remplir les salles." Pour le réalisateur Abdenour Zahzah, la régression de la production cinématographique est due à la gratuité. "Le cinéma existera seulement si le public paye sa place." Et de s'insurger sur l'état du 7e art : "Le cinéma algérien n'est pas malade, il est mort !" Le réalisateur estime que les films sont considérés comme un travail "artisanal dans la production" et "industriel dans la distribution". "Dans notre pays, la distribution n'existe pas. Nous confondons cette dernière avec la production", a-t-il souligné. Il est, entre autres, revenu dans sa communication sur l'Etat (ministère de la Culture et ses différents départements) qui joue le rôle de producteur. "Les différents ministres de la Culture qui se sont succédé au ministère sont les seuls producteurs, ce sont eux les décideurs. Ils choisissent les films à réaliser." Et de renchérir : "L'Etat doit organiser un système de diffusion. Il ne doit pas jouer le rôle de producteur, car, il ne peut assumer ni le casting, ni la réalisation, ni la technique." Après ces deux jours de colloque, les participants, notamment les producteurs et réalisateurs, sont restés sur leur faim et sont repartis sur un goût d'inachevé. La réalisatrice, Yamina Bachir-Chouikh, a martelé lors du débat : "Ce colloque est hors sujet. Vous êtes sortis du thème qui, d'ailleurs, a été pris à la légère. Durant ces deux jours, il a seulement été évoqué la situation de la production, ces problèmes sont connus par tous." Outre la réalisatrice, d'autres personnes présentes ont abondé dans le même sens attestant que ce "colloque est un exposé de constat". À rappeler que ce colloque international du cinéma, qui s'est tenu les 5 et 6 mars à Constantine, a été ponctué par la tenue de masterclass sur les techniques son, 3D virtuel, éclairage cinéma et maquillage. H. M.