Les travaux du Colloque international sur le cinéma, organisé par le ministère de la Culture et le département «cinéma» dans le cadre de «Constantine, capitale de la culture arabe 2015» ont débuté, samedi au Palais de la culture Mohamed-Laïd Al-Khalifa à Constantine avec pour thème : «Conditions et contraintes de la production cinématographique en Algérie». En ouverture de cette rencontre, Mr. Mourad Chouihi, chef du département « Cinéma » a souligné l'importance de comprendre les contraintes qui persistent au niveau de la production cinématographique : «Cette rencontre nous permet, aussi, d'aborder les difficultés des réalisateurs et cinéastes sur le terrain notamment les problèmes financiers et les contraintes des commission de lecture», a-t-il affirmé, précisant, également que plusieurs ateliers consacrés à l'évaluation des budgets, au scénario, à la technique et au son seront organisés durant ses deux jours. Abordant les contraintes menaçant la production cinématographique, M. Ahmed Béjaoui, critique de cinéma, a estimé pour sa part, que ces contraintes existent depuis les années 1960 tant il y avait une monopolisation de la distribution, s'ajoute à cela le problème d'affectation des salles de cinéma aux communes : « Ces contraintes persisteront tant qu'on n'aura pas une vraie industrie cinématographique renfermant des laboratoires de production », a tenu a souligner le même intervenant. Dans le même ordre d'idées, M. Béjaoui a appelé qu'il faut, aujourd'hui reconstruire notre marché du cinéma et réguler les lois du cinéma pour mieux gérer le secteur cinématographique en Algérie : « il faut construire de nouvelles salles de cinéma et se lancer dans la réalisation de salles de multiplex», a-t-il poursuivi. De son côté, le producteur et réalisateur, Belkacem Hadjadj a précisé dans son intervention que pour faire développer le cinéma, il est impératif de s'orienter vers un cinéma de qualité : « il est nécessaire maintenant de se pencher vers le professionnalisme dans le domaine du cinéma. A quoi bon produire des quantités de films sans être des films de qualité », a-t-il déploré. Il a, par ailleurs, mis l'accent sur l'utilité de renouveler et d'actualiser l'écriture cinématographique pour faire développer le cinéma algérien. Le conférencier revient, aussi sur d'autres mécanismes qui, pourront développer l'industrie du cinéma, à savoir encourager la distribution et la diffusion cinématographique. De même qu'il relèvera la nécessité d'encourager la relation entre le cinéma et le théâtre ainsi que celle entre le cinéaste et l'écrivain. Présent à cette rencontre avec les professionnels du cinéma, le secrétaire général du ministère de la culture, Smail Oulbesir, a annoncé un projet de lancement de salles multiplex, relevant, également le projet de redynamisation de la cinémathèque algérienne. Le même responsable a mis en exergue la nécessité d'ouvrir les salles de cinéma : « Nous envisageons un recensement des salles pour les rénover », a-t-il souligné encore. Il évoquera d'autre part la nécessité de mettre en avant le rôle des entreprises culturelles (publiques ou privées) au cœur de l'activité culturelle. A noter que ce colloque sera ponctué, entre autres, par l'organisation de master classes autour de différentes thématiques : technique d'éclairage cinéma, technique 3D virtuelle, technique son et technique maquillage. De notre envoyé spécial à Constantine, Mehdi Isikioune