Dans son œuvre L'Expérience démocratique en Algérie (1988-1992), la politiste Myriam Aït Aoudia analyse le processus d'instauration – mutatis mutandis – d'un système multipartiste en Algérie. Elle entame sa rétrospective par l'adoption de la Constitution de 1989, laquelle a entériné la fin du statut de parti unique pour le Front de libération nationale (FLN) et ouvre la voie au multipartisme. C'est par le truchement de ce texte qu'a été créé le Front islamique du salut (FIS). Se servant de l'exemple algérien, l'auteure bâtit son ouvrage autour de cette interrogation : "Comment édifier un régime résolument pluraliste dans le monde arabe sans risquer de basculer dans une violence islamiste ou une restauration autoritaire de type militaire et policier ?". En s'appuyant sur l'étude des forces sociales et politiques, l'auteure considère que les partis en lice aux élections locales de 1990 et les législatives interrompues en 1992 ont contribué, dans un mélange de "bricolage" et d'"improvisation", à l'élaboration des règles de ce jeu démocratique. En outre, elle examine le "seuil d'acceptabilité du risque au-delà duquel la présence du FIS est jugée périlleuse". Le livre est vendu uniquement en France, pour l'heure.