Les députés algériens ont commencé mercredi l'examen d'une nouvelle loi sur les partis politiques interdisant aux anciens militants de Front islamiques du salut (FIS) de créer une telle formation. Selon le projet, "il est interdit à toute personne responsable de l'exploitation de la religion ayant conduit à la tragédie nationale de créer un parti politique ou de participer à sa création ou de siéger dans ses instances dirigeantes", en allusion aux militants de l'ex-FIS, interdit depuis 1992, après le début des violences islamistes en Algérie."Toute personne ayant participé à des actes terroristes où à toutes actions de violences et de destructions visant la nation et les institutions de l'Etat", est concernée par cette interdiction, selon le texte. Cette disposition a été vivement critiquée par plusieurs députés notamment du Mouvement islamique de la société pour la paix (MSP, membre de l'alliance présidentielle). Le multipartisme a vu le jour en Algérie en février 1989, après 26 ans de règne du parti unique le Front de Libération nationale (FLN).Mais l'annulation en décembre 1991 des premières élections législatives pluralistes a plongé le pays dans une décennie sanglante qui a fait près de 200.000 morts, selon des chiffres officiels. La nouvelle loi interdit également la création de partis politiques dont les objectifs sont en contradiction avec "les valeurs de la révolution du 1er novembre 1954 et la morale islamique". Ce projet interdit aussi l'utilisation des "langues étrangères" dans les activités des partis politiques."Je n'ai pas compris cette disposition. Il existe bien actuellement en Algérie des radios et des télévisons qui émettent en Français. Les responsables politiques sont appelés à s'exprimer sur ces médias. Comment vont-ils faire?", s'est demandé un député du parti des travailleurs. Plusieurs députés ont réclamé l'assouplissement des conditions de création de partis qui doivent être autorisés, selon eux, sur la base d'une "simple déclaration" et non d'un "agrément" délivré par les autorités. Ce projet, tout comme la demi-douzaine d'autres qui constituent le train de réformes présidentielles promises par M. Bouteflika le 15 avril, doit être voté avant fin janvier, fin de la session d'automne qui sera aussi la dernière de ce parlement avant les élections législatives de 2012.