Le président Bouteflika a adressé, hier, à l'occasion de la célébration de la Journée internationale de la femme, son habituel message à la femme algérienne. Un message lu en son nom par la ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, Houda Iman Faraoun, devant un aréopage de femmes conviées à une cérémonie à l'hôtel El-Aurassi. Point d'annonces particulières, cependant. En effet, dans son discours, le premier magistrat du pays a rappelé n'avoir pas cessé d'œuvrer à l'élimination progressive des conséquences fâcheuses du colonialisme inique et obscurantiste, qui n'ont pas épargné les femmes et leurs droits. Mais il a dû reconnaître qu'"il n'est pas aisé de venir à bout de ces accumulations et de changer les mentalités et les comportements qui ont retardé le développement de la société en occultant la complémentarité entre l'homme et la femme et en consacrant la différenciation entre les deux". Il soulignera, en outre, que depuis son accession à la magistrature suprême, il a veillé à "reconsidérer la place de la femme au sein de notre société sur les plans législatif, exécutif, judiciaire et professionnel et bien d'autres. Cependant, des ‘entraves objectives' ont fait que nous n'avons pas encore réalisé tous les objectifs que nous nous sommes assignés", a-t-il indiqué. Pour autant, le chef de l'Etat n'a pas manqué de mettre en exergue les acquis de la femme, tels que définis par la nouvelle Constitution, qui "consacrait un nouveau saut qualitatif en faveur de la femme dans différents domaines", en énumérant, notamment, les domaines de l'emploi et de l'accès aux postes de responsabilité. Et au chef de l'Etat d'interpeller les femmes algériennes sur "les défis de l'heure", notamment ce qu'il est attendu d'elles dans une conjoncture marquée par la crise socioéconomique et sécuritaire et les menaces à nos frontières. Ainsi, parmi les trois défis "majeurs" auxquels les femmes doivent particulièrement faire face, figure le défi de la protection, par l'éducation et l'instruction, des générations montantes et les "prémunir contre les fléaux sociaux et le dénuement moral". En second lieu, Bouteflika a évoqué la sensibilisation de la société et la sauvegarde de la sécurité de l'Algérie face aux crises qui secouent notre région et des dangers qui la menacent chaque jour davantage. D'ailleurs, il a rendu hommage à "l'Armée nationale populaire, digne héritière de l'Armée de libération nationale, et aux divers corps de sécurité de notre pays". Il a également insisté sur "la poursuite du processus de développement économique et la sauvegarde de nos choix en termes de justice sociale et de solidarité nationale". Cela étant, les juristes et représentantes des associations activant dans le domaine de la condition féminine relèvent, certes, les avancées en matière de renforcement et de protection des droits de la femme dans la nouvelle Constitution. Mais elles ne manquent pas de rappeler, aux bons souvenirs de chacun, que ces nouvelles dispositions restent boiteuses tant qu'elles ne s'accompagnent pas de l'abrogation ou du moins la révision des "lois discriminatoires" à l'encontre des femmes, notamment le code de la famille. AMAR R.