Des dizaines d'internes ont protesté dans la matinée de jeudi devant le siège de la direction du CHU Saâdna-Abdennour et organisé une marche du CHU jusqu'à l'unité mère-enfant Kharchi-Messaouda de la cité Kaâboub pour afficher leur solidarité avec les familles des victimes de l'accident de la circulation qui a coûté la vie, mardi, à deux de leurs collègues, un chauffeur et un bébé d'un mois, et fait aussi trois blessés à bord de l'ambulance, sur l'autoroute Est-Ouest, et pour dénoncer les conditions déplorables dans lesquelles ils suivent leur stage. Les protestataires ont demandé le départ des responsables et l'ouverture d'une enquête approfondie. Certains internes ont dénoncé également le fait qu'ils soient obligés de faire des gardes sans aucune assistance et des missions pour lesquelles ils ne sont pas rémunérés. Pire, dans certains services, les internes font les tâches des infirmières, des secrétaires et des agents. "Sous d'autres cieux, les internes ne sont pas autorisés à faire des missions ou à accompagner les malades dans d'autres structures qui ne font pas partie ou qui ne sont pas rattachées à l'établissement hospitalier où ils poursuivent leur formation", nous a indiqué un interne pour préciser qu'il faut revoir les lois qui régissent la formation et les stages des internes en Algérie. Pour éviter tout débordement, la marche des internes qui était très organisée s'est déroulée sous l'œil attentif des éléments de la police à l'intérieur et à l'extérieur du CHU. Plusieurs interrogations taraudent l'esprit des internes qui étaient soutenus par leurs confrères médecins externes, spécialistes, paramédicaux et même des administratifs : qui a signé les ordres de mission des internes pour cette mission ? Pourquoi la mission a-t-elle été programmée tôt dans la matinée ? Qui a autorisé l'évacuation de sept personnes à bord d'une même ambulance ? Pourquoi les responsables n'ont-ils pas réquisitionné une ambulance plus spacieuse ? Pour essayer d'apporter des réponses à ces questions, nous avons essayé de joindre le directeur général du CHU et le directeur de la santé et de la population de la wilaya, en vain. Par ailleurs, pour apporter des éclaircissements en ce qui concerne le déplacement des internes à l'extérieur du CHU, le doyen de la faculté de médecine de Sétif, le Pr Laouamri Slimane, a indiqué à Liberté que le déplacement des internes est légal. F. SENOUSSAOUI