Le constat n'est pas d'un parti au pouvoir, ni de quelque organisation satellite du régime et encore moins de quelques optimistes féministes, mais de la représentante résidente adjointe du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) en Algérie. L'Algérie figure parmi les bons élèves dans la promotion de la femme dans la région arabe. Elle peut même se targuer d'être classée aux premières loges au niveau mondial. Le constat n'est pas d'un parti au pouvoir, ni de quelque organisation satellite du régime et encore moins de quelques optimistes féministes, mais de la représentante résidente adjointe du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) en Algérie. "C'est l'un des premiers pays qui promeuvent la question de la femme", a relevé, hier, Randa Abu Hussein, invitée du forum du journal gouvernemental, El Châab, pour une conférence ayant pour thème : "L'expérience algérienne dans la promotion de la femme du point de vue onusien." "En Algérie, il y a beaucoup d'évolutions", relève-t-elle. Signe des acquis et de l'évolution de la situation de la femme en Algérie, selon les chiffres qui lui ont été présentés par les autorités algériennes : 97% des filles sont scolarisées, 50% des médecins sont des femmes. Elles représentent quelque 47% des juges, 66% de la population estudiantine, tandis qu'elles constituent 14% de la population active. Seul bémol, cependant : elles sont moins de 2% dans les centres de décision. La représentante onusienne a notamment mis en exergue le cadre juridique qui confère désormais à la femme algérienne quelques galons sur le plan politique, mais aussi la protège des dépassements et des violences. Elle cite, dans ce contexte, l'adoption en 2012 de la loi organique relative à l'élargissement de la représentativité des femmes aux assemblées élues ; l'adoption, il y a quelques mois, d'une loi qui criminalise la violence faite aux femmes en introduisant notamment le harcèlement sexuel et punit toute forme d'agression, de violence verbale, psychologique ou physique et enfin la récente révision constitutionnelle qui dispose dans un de ses articles la promotion de l'égalité entre la femme et l'homme dans l'accès au travail. "Le Parlement algérien compte 146 députés, soit un peu plus de 31%. C'est le seul pays arabe qui a atteint ce niveau et le 26e dans le monde", se félicite Randa Abu Hussein. Il reste qu'en dépit de ces avancées, la femme algérienne est confrontée à trois principaux défis, selon la représentante onusienne : l'autonomie économique, la sauvegarde des acquis et le fait d'axer le travail sur les jeunes. Interrogée, par ailleurs, pour savoir si l'avenir de l'Algérie, mais au-delà l'espace arabo-musulman, est tributaire de l'émancipation de la femme, Randa Abu Hussein suggère que l'émancipation concerne l'humanité entière, non sans soutenir que "c'est un long chemin". "L'émancipation doit passer par plusieurs niveaux : dans le discours, l'identité, l'égalité, l'éducation et la participation économique, entre autres", dit-elle. K. K.