Lancée exactement début octobre 2015, par le secrétaire général du FLN, Amar Saâdani, l'initiative dite de soutien au président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a, depuis, fait du chemin. Dotée d'un siège digne de celui d'un parti politique ou d'une organisation nationale agréés, elle s'érige désormais en une "organisation légale de la société civile". Elle est officiellement baptisée "Initiative politique nationale pour le progrès dans la cohésion et la stabilité". Le soutien au chef de l'Etat et non moins président du même FLN s'étend, par ricochet, à l'Armée nationale populaire (ANP). Le tout est conçu pour constituer un "rempart" face aux menaces qui "visent la stabilité et la sécurité du pays". C'est ce qu'ont tenté d'expliquer des cadres du vieux parti, en marge d'une rencontre dite "technique" tenue hier à huis clos entre les représentants des partis politiques et des organisations acquis à l'initiative d'Amar Saâdani qui leur a pourtant fait faux bond à cette occasion. Attendu pour présider la séance d'ouverture de cette rencontre préparatoire du "grand show" des partisans de Bouteflika, annoncé pour le 30 mars prochain à la Coupole, le SG du FLN a, en effet, pris tout le monde à contrepied en préférant déléguer cette tâche à des membres de son bureau politique. À moins qu'il n'ait reçu des instructions en haut lieu pour éventuellement éviter de répondre à des questions sur le retour de Chakib Khelil ? Cela, quand bien même ses collaborateurs auraient tenté de convaincre qu'il ne serait pas forcément concerné par cette rencontre à laquelle étaient pourtant conviés pas moins de "37 partis politiques dont le RND" ! Pour Abdelfadhal Badji, membre du bureau politique du FLN, il s'agit, en effet, d'une "réunion technique" entrant dans le cadre des préparatifs du "congrès de soutien au Président et à l'armée" programmé pour le 30 mars à la Coupole. Pourquoi l'armée ? Le même membre du bureau politique justifie le soutien à l'armée par la situation sécuritaire qui se dégrade de plus en plus à nos frontières, d'où son appel au "renforcement du front interne pour endiguer la menace qui pèse plus que jamais sur le pays". À une question concernant le choix de la date du 30 mars coïncidant avec le congrès de l'opposition, M. Badji a tenté de convaincre que c'était "un choix spontané" et qu'il n'y aurait pas de velléités de torpiller le rendez-vous de l'opposition. Quant à la participation du RND au "show de la coupole", le responsable du FLN a indiqué que le parti d'Ahmed Ouyahia aurait "déjà donné son accord de principe". Ce qui suppose que la hache de guerre entre Saâdani et Ouyahia serait enterrée. Or, aucun représentant du parti de l'ancien chef de gouvernement et actuel chef de cabinet de la Présidence n'a été aperçu hier au siège de "l'initiative politique nationale pour le progrès dans la cohésion et la stabilité". Cette absence attendue a d'ailleurs déteint sur cette "réunion technique" qui aura, en fait, regroupé d'illustres anonymes ! Farid Abdeladim