A quelques jours seulement du meeting de la Coupole, l'initiative politique dite «pour le progrès dans la cohésion et la stabilité» lancée par le FLN n'arrive toujours pas à rassembler les principaux partis du pouvoir. A la première réunion officielle préparatoire, deux alliés, non des moindres, de l'ex-parti unique ont brillé par leur absence. Le Rassemblement national démocratique (RND) et le Mouvement populaire algérien (MPA) ont été les grands absents, hier, à l'occasion de la toute première réunion organisée par le secrétariat de l'initiative et ayant rassemblé les représentants de pas moins de 37 partis politiques. Le parti d'Ahmed Ouyahia, qui avait appelé, avant même le lancement de cette initiative par Amar Saâdani, à la reconstitution de l'Alliance nationale autour du programme du président de la République, continue de maintenir le flou quant à son adhésion. Par sa défection, il aura envoyé un message fort à son partenaire qu'il n'est pas près de rouler sous ses ordres. D'ailleurs, – et le RND l'aurait peut-être deviné –, l'ex-parti unique a été élu à la présidence de l'initiative. «A l'unanimité des présents, le FLN a été choisi pour assurer la présidence de la commission de préparation», a déclaré Badji Aboul-Fadl, membre du comité central (CC) du parti de Saâdani, en marge de la réunion, ajoutant que «la date du 30 mars a été officialisée» pour la tenue du grand meeting à la Coupole du complexe olympique Mohamed-Boudiaf. Mais pour minimiser la défection du parti d'Ahmed Ouyahia, le même orateur estime qu'il est encore tôt de parler de «refus», se contentant de déclarer que «l'invitation a été adressée à l'ensemble des partis politiques dont le RND» et qu'il y a espoir qu'il finisse par rejoindre le groupe. Ce qui n'est pas sûr, surtout que le frère ennemi du FLN insiste à dire que «chacun a sa propre proposition» dans la façon à adopter pour le soutien du chef de l'Etat. Même les querelles qui caractérisent actuellement la relation entre les deux partis, ne sont pas à même de favoriser un rapprochement dans l'immédiat. De son côté, Amara Benyounès ne compte, semble-t-il, pas signer un chèque à blanc au FLN. Son «désengagement» à la réunion d'hier est un signe, on ne peut plus clair, sur sa position quant à l'initiative de Saâdani. «Je suis l'un des premiers à défendre la stabilité du pays, mais la stabilité ne veut pas dire le retour au parti unique», avait lancé en novembre 2015 l'ancien ministre du Commerce, lors d'un meeting à Aïn El Hammam dans la wilaya de Tizi Ouzou. C'est dire que face à l'opposition, même en ces temps de crise, le pouvoir en place n'arrive toujours pas à accorder ses violons. Une preuve de plus sur l'incohérence du gouvernement sur le plan politique et les luttes partisanes qui continuent de le miner de l'intérieur. Parmi tous ses principaux soutiens, seul le parti d'Amar Ghoul, TAJ, a été représenté à la première réunion technique de l'initiative. Le reste des présents étaient presque des inconnus de la scène politique, si l'on excepte l'Organisation nationale des enfants de chouhada (Onec), l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), les Scouts musulmans et l'Union nationale des femmes algériennes (Unfa). Par ailleurs, des commissions ont été installées hier dont, entre autres, celles chargées des finances et de la communication. Une autre liste d'invités et un projet de programme d'action devaient être arrêtés. Enfin et à propos de la date choisie qui coïncide avec le congrès dit de Mazafran II de l'Isco, Badji Aboul-Fadl a réfuté les accusations de «tentative de perturbation» émises par l'opposition. «Le 30 mars est une journée ordinaire qui s'inscrit dans le registre du combat politique quotidien. Tout comme pour les élections qui se déroulent en un seul jour», a-t-il dit. Et de rappeler «le tapage» causé par cette même opposition à l'APN lors du vote de la loi de finances 2016, mais qui, selon lui, «rentre dans le cadre de la pratique démocratique».