La déclaration peut prêter à confusion, à première vue. Le Premier ministre, Justin Trudeau, a affirmé, mercredi sur les ondes de CBC, que le Canada n'est pas en guerre contre l'Etat islamique. Au lendemain des attaques kamikazes qui ont frappé Bruxelles, le Premier ministre canadien a expliqué que le "conflit avec le groupe armé Etat islamique ne correspondait pas à la véritable définition de la guerre", rapporte l'agence La Presse canadienne. M. Trudeau soutient que le monde n'est pas dans un cas d'une guerre classique, puisque, de toutes façons, "il n'y a aucune voie par laquelle l'Etat islamique peut gagner contre l'Occident". "L'Etat islamique veut déstabiliser et répandre la peur. Il se doit d'être éradiqué", tranche-t-il. Le ministre canadien des Affaires étrangères a abondé dans le même sens. Stéphane Dion récuse, lui aussi, le terme de guerre et préfère parler de combat. "Si vous utilisez la terminologie ‘guerre', cela signifie, selon le droit international, deux armées respectant les règles, et ce n'est pas absolument pas le cas. Vous avez des groupes terroristes qui ne respectent rien. Alors, nous préférons dire qu'il s'agit d'un combat", explique le chef de la diplomatie canadienne, cité par La Presse canadienne. "L'Occident est déterminé à remporter ce combat", a-t-il indiqué. La position du Canada ainsi formulée se veut une réponse au Premier ministre français, Manuel Valls, qui, le premier, a utilisé la formule, en soutenant que l'Europe faisait face depuis des mois à "des actes de guerre". Une guerre qui, selon le président François Hollande, "serait longue". Le nouveau gouvernement libéral du Canada a déjà cessé ses frappes contre des positions de Daech en Irak et en Syrie. Menées dans le cadre de la coalition internationale contre l'Etat islamique, les frappes aériennes canadiennes ont cessé le mois dernier, mais le Canada a renforcé sa présence dans ces zones de conflit. Au lendemain de son investiture, Trudeau avait déjà prévenu le présidant américain Barack Obama qu'Ottawa n'allait pas se désengager "complètement" de l'effort de la communauté internationale dans le combat contre les groupes terroristes. La présence des forces canadiennes se manifeste présentement par l'entraînement des troupes locales syriennes et irakiennes, notamment kurdes et l'aide humanitaire. Le pays de l'Erable a accueilli plus de 25 000 réfugiés syriens, en l'espace de quelques mois. Y. A.