Mettant à profit la trêve avec l'opposition armée, le régime de Bachar al-Assad regagne du terrain face à l'organisation autoproclamée Etat islamique (Daech), en reconquérant la ville antique et stratégique de Palmyre (centre), d'où il compte lancer une nouvelle offensive pour le déloger de ses deux principaux fiefs de Raqa (nord) et Deir Ezzor (nord-est). Pendant ce temps, l'armée irakienne, qui poursuit son avancée vers Mossoul (nord-est), a ouvert hier un autre front contre l'Etat islamique dans la province de Ninive, d'où fuyaient des milliers de civils. Les soldats irakiens avançaient depuis leur base de Makhmur vers la localité de Qayyarah, située à quelque 60 km au sud de Mossoul. Tout indique que la grande offensive est lancée contre l'Etat islamique, apparemment très déstabilisé par la perte de deux de ses principaux dirigeants, particulièrement le numéro deux Abderrahmane al-Qadouli. Hier, l'armée syrienne a repris le "contrôle total" de Palmyre des mains de Daech, qui tenait la ville depuis près d'un an. Il s'agit d'une victoire symbolique et stratégique contre cette organisation terroriste qui cumule les échecs depuis le début de l'intervention russe fin septembre dernier. D'après l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), "au moins 400 terroristes de l'EI ont été tués depuis le début de l'offensive" de l'armée d'Al-Assad, fortement appuyée par l'aviation russe. Pour le directeur de l'OSDH, en perdant Palmyre, "l'EI perd automatiquement le grand désert syrien", et les forces gouvernementales pourront avancer vers la frontière avec l'Irak, contrôlée en grande partie par les terroristes, y compris par les membres du Front Al-Nosra, la branche locale d'Al-Qaïda. La grande offensive lancée contre Daech en Irak vise à reprendre Mossoul, la deuxième ville du pays située dans le nord du pays, où Bagdad coordonne son action avec les Peshmergas. La bataille se concentre pour le moment sur quatre villages à l'ouest de Makhmur. Face à ce même ennemi terroriste, le Pentagone compte proposer "dans les prochaines semaines" au président Barack Obama de renforcer le soutien militaire américain aux forces irakiennes, a indiqué le chef d'état-major interarmées, le général Joe Dunford. Il sera question de définir les moyens à déployer pour faciliter la reprise de Mossoul par les forces irakiennes, a souligné cette source. Jusque-là, les Etats-Unis ont déployé officiellement 3 870 soldats en Irak, mais le nombre réel est beaucoup plus important, environ 5 000, selon des informations de presse que le général Dunford n'a pas démenties. Un renfort américain aidera l'armée irakienne à reprendre Mossoul à Daech, après l'avoir délogé de la ville de Ramadi en décembre dernier. Merzak Tigrine