Les enseignants contestataires menacent de boycotter le 3e trimestre de l'année scolaire en cours, si jamais le ministère de tutelle continue à tourner le dos à leurs revendications. Les enseignants contractuels, qui ont marché dimanche du chef-lieu de la wilaya de Béjaïa en direction d'Alger, se sont arrêtés pour la nuit à El-Kseur. Leur première nuit passée au lycée technique de la ville, ils ont repris leur marche vers la capitale dans une action de protestation visant à faire valoir leurs revendications liées, notamment, à la régularisation de leur situation socioprofessionnelle, et ont poursuivi, hier encore, leur parcours long de plus de 250 kilomètres. Empruntant la route nationale n°26 reliant Béjaïa à Bouira, les enseignants protestataires, dont des femmes en blouses blanches, devaient parcourir, hier, une cinquantaine de kilomètres, sous l'escorte des policiers, pour faire une autre halte à Akbou. Des banderoles et autres pancartes à la main, ils traverseront certains centres urbains de la vallée de la Soummam, tels que Sidi Aïch, Takrietz, Ighzer Amokrane, en scandant à tue-tête des slogans ayant trait à leurs revendications, sous les regards passionnés des citoyens qui les accueillaient avec des tonnerres d'applaudissements. À noter qu'outre les représentants du comité des enseignants contractuels et vacataires, issus d'une vingtaine de wilayas, des responsables d'autres syndicats autonomes de l'éducation nationale, notamment le Conseil des lycées d'Algérie (CLA), l'Union nationale des personnels de l'éducation (UNPEF) et le Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (Snapap), ont tenu à soutenir et à se solidariser avec leurs collègues protestataires. La nouveauté est que la Fédération nationale de l'éducation du Snapap, affiliée à la Confédération générale autonome des travailleurs en Algérie (CGATA), a déposé, hier, sa plateforme de revendications au niveau du ministère de l'Education, dans laquelle elle exige aussi "l'intégration des enseignants contractuels sans condition, ni concours". Pour sa part, le député du parti El-Moustakbel (Front de l'Avenir), Khaled Tazghart, membre de la commission de l'éducation, de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique, s'est également montré solidaire avec les manifestants auxquels il a exprimé son soutien. "Moi-même, j'étais enseignant contractuel pendant 8 ans. En connaissance de cause, on ne peut pas envoyer 21 000 enseignants au chômage d'un jour à l'autre, après avoir passé tant d'années au service du secteur de l'éducation", écrit le parlementaire de Béjaïa sur sa page facebook. Pour rappel, les protestataires exigent "l'intégration sans concours et sans condition de tous les enseignants contractuels et vacataires dans le secteur de l'éducation nationale", dénoncent "les décisions provocatrices de la ministre Benghabrit" et déplorent "le comportement indigne" des éléments des services d'ordre qui les ont empêchés de tenir un sit-in devant la présidence de la République, à El-Mouradia. Par ailleurs, il faut signaler que ces enseignants contestataires menacent de boycotter le 3e trimestre de l'année scolaire en cours, si jamais le ministère de tutelle continue à tourner le dos à leurs revendications. KAMAL OUHNIA