Ahmed Ouyahia nourrit des ambitions présidentielles pour 2019, a accusé ouvertement Amar Saâdani. Les attaques d'Amar Saâdani, SG du FLN, contre le secrétaire général par intérim du RND, Ahmed Ouyahia, se font de plus en plus récurrentes, mais aussi violentes. Hier, lors de son passage au Forum de la radio, à la veille de la tenue du meeting des initiateurs du Front interne, le chef du FLN n'a pas pris de gants pour fustiger le chef de cabinet de la présidence de la République. Dans une charge très violente, Amar Saâdani a accusé Ahmed Ouyahia de malhonnêteté, le qualifiant de responsable dépassé par le temps, l'accusant aussi de nourrir des ambitions présidentielles. "Je ne fais jamais confiance à cet homme", a-t-il dit, en réponse à une question sur l'absence du RND au meeting de la Coupole d'aujourd'hui, avant d'ajouter qu'Ouyahia "n'a jamais été honnête avec le Président". Si dans un passé récent, Saâdani a couramment critiqué son homologue du RND, jamais il n'a osé franchir cette limite pour appeler le FLN à ne pas soutenir Ouyahia qui veut succéder à Bouteflika en 2019. "Il nourrit des ambitions présidentielles pour 2019", a accusé le SG du FLN, soulignant que si Ouyahia se présente à la présidentielle, "le FLN ne va pas le soutenir", car "ce sera une erreur fatale". Saâdani ne s'est pas contenté uniquement de vilipender Ouyahia sur ces sujets, mais il a tenu à en rajouter une couche, en le traitant de responsable "coincé dans les années 90", avant de s'en prendre à la proposition du RND consistant à "réanimer" l'Alliance présidentielle dont Saâdani ne voit, ni plus ni moins, que l'expression d'une perte de repères pour Ouyahia, qui ne sait plus, a-t-il dit, "où il est". Concernant le refus du RND de se joindre à l'initiative du Front interne, le SG du FLN considère que la bouderie d'Ouyahia "est individuelle", car elle n'engage en rien, selon ses dires, le RND. La sortie d'hier du chef du FLN ne s'est pas uniquement limité à vilipender d'une manière virulente Ahmed Ouyahia. Mohamed Laksaci, gouverneur de la Banque d'Algérie, a eu, lui aussi, sa part de volée de bois vert de la part de Saâdani, qui l'a qualifié de "catastrophe". "La Banque centrale ne joue pas son rôle", a estimé le conférencier, ajoutant que si l'Algérie connaissait une récession, "ce serait la faute à Laksaci", qu'il considère être la source de la dévaluation de la monnaie nationale. Dans une autre accusation, Saâdani a accusé "un général à la retraite" d'être derrière toute la décision de la Banque d' Algérie, sans pour autant donner le nom de cet ex-militaire. "Nos banques ne sont que de simples guichets", a-t-il encore souligné, s'en prenant, au passage, au ministère des Finances qui ne fait, a-t-il dit, "que des photocopies pour changer les chiffres". Le SG du FLN s'en est pris aussi au ministère de l'Agriculture qui est resté, selon lui, dans les anciens schémas de gestion de la révolution agraire. Quant à Chakib Khelil, le chef de l'ex-parti unique a estimé qu'il donne plus de considération à cet homme "de grandes compétences". À propos du meeting de la Coupole, il a révélé que plus de 20 000 badges ont été distribués et que sa réussite "est garantie" par la présence de 36 formations politiques et d'une centaine d'associations. Mohamed Mouloudj