Le secrétaire général du Front de libération nationale (FLN), Amar Saâdani, qui tiendra aujourd'hui un meeting à l'initiative du «mur national» à la coupole du 5-Juillet, a expliqué au forum de la Radio nationale que cette action vise à soutenir le programme du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, dans l'objectif de bâtir un front solide à même d'immuniser l'Algérie contre les dangers qui la guettent. «Concernant l'idéologie et l'ambition politique ou électoraliste, chacun est libre de les défendre. La sécurité du pays passe avant tout», a-t-il précisé. S'exprimant devant la presse nationale, le secrétaire général de FLN s'est attaqué au directeur du cabinet de la présidence de la République, Ahmed Ouyahia qui, selon lui, vise veut être candidat à la présidentielle de 2019. «Cette candidature ne sera pas sur le dos du FLN et de ses militants. Je n'ai pas à le suivre dans cette orientation. Et je ne ferai aucun pas à ses côtés. Ouyahia est parfaitement conscient de la position du secrétaire général du FLN par rapport à sa candidature. Il doit savoir que cet avis est partagé par tous les militants et cadres de mon parti. Je ne fais, en fait, que reproduire les opinions de la base. Ouyahia avait géré à une époque les affaires du pays, en sa qualité de ministre, Premier ministre ou chef de gouvernement. J'ai beaucoup de reproches à lui faire. Quand on évoque la dissolution des entreprises, les détournements des deniers de l'Etat, il faut dire aussi que c'est bien Ouyahia qui dirigeait le gouvernement et qu'il doit assumer, à cet effet, une partie de la responsabilité. Idem pour l'emprisonnement des cadres. Dans le domaine économique, toutes les décisions prises à son époque ont paralysé l'économie», a-t-il souligné, estimant qu'Ouyahia ne doit plus rester directeur du cabinet de la Présidence. Invité à expliquer l'absence de ses principaux alliés politiques que sont le RND et le MPA, M. Saâdani affirme pour ce qui concerne la formation dirigée par Ouyahia, que ce n'est pas elle qui sera absente, mais son secrétaire général. «Les militants du RND ne d'ailleurs pas d'accord avec sa décision. Ouyahia vit encore dans les années 90», ajoute l'orateur», lequel a justifié le refus de son parti de répondre favorablement à la proposition du SG du RND de constituer une alliance avec les partis qui soutiennent le Président : «On ne le soutient pas parce qu'on ne lui fait pas confiance, car il n'est pas fidèle au président de la République, sinon pourquoi il veut être candidat aux présidentielles de 2019 ?» L'ex-président de l'APN n'hésitera pas à le comparer au corbeau. Il ne s'arrêtera pas en si bon chemin, puisqu'il lui reproche d'être la cause de la catastrophe économique lorsqu'il était à la tête de l'Exécutif. Quant au MPA, Saâdani a indiqué que Amara Benyounès soutient l'initiative du FLN, mais il se trouve qu'il ne peut y être parce qu'il est à l'étranger. Par ailleurs, le secrétaire général du FLN a abordé le sujet de la Banque d'Algérie, signalant que «la dévaluation du dinar, la récession, les devises sur le marché parallèle sont dus à la mauvaise gouvernance du gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Laksaci. «Le ministère des Finances donne des orientations et non des instructions.» Même l'actuel gouvernement en a eu pour son compte. Amar Saâdani estime que l'économie n'est pas gérée de façon optimale. «Nous avons une économie bâtarde. Elle n'est ni libérale ni planifiée. Tous les instruments sont en panne», a-t-il critiqué, tout en appelant à un sursaut, estimant que le ministère des Finances empêche les banques de travailler. «Les banques sont fermées et enchaînées. Les banques n'ont aucune indépendance. C'est le ministère qui donne les ordres», a-t-il dit. Selon lui, «le CPA est empêché d'ouvrir une succursale à Marseille». Concernant le retour de l'ancien ministre de l'Energie Chakib Khelil, le SG de FLN a indiqué que «c'est un retour qui permet d'abord de réhabiliter l'homme et tous les cadres lésés. C'est un retour qui met fin aussi aux menaces non justifiées à l'encontre des cadres honnêtes et propres. Chakib Khelil n'a pas été condamné par la justice, mais bien par des parties et des personnes qui avaient des intérêts politiques et personnels». Selon lui, Chakib Khelil a servi l'Algérie dans des moments difficiles. Chakib Khelil n'est pas une personnalité ordinaire ou un cadre ordinaire. «C'est un haut cadre. Sa protection, sa défense ne s'inscrivent guère dans le cadre des clivages. C'est un devoir envers tous les cadres propres et compétents. Il faut que les compétences algériennes rentrent au pays.»