M. Mohamed Beïssat, l'ambassadeur de la République arabe sahraouie démocratique, a levé, hier, toute équivoque quant à la libération des prisonniers de guerre marocains encore détenus par le Front Polisario. Joint, hier, par téléphone, M. Beïssat a déclaré à Liberté que la déclaration de mercredi dernier à ce sujet au quotidien français Le Monde par le président sahraoui, M. Mohamed Abdelaziz, “ne constitue pas une annonce de libération”. “Il s'agit tout simplement d'un geste politique et humanitaire”, nous a précisé le diplomate. Notre interlocuteur poursuivra : “Certes, le principe de la libération est acquis, mais son application est tributaire du respect par le Maroc des citoyens sahraouis dans les territoires occupés.” “Il faut que Rabat mette fin à ses campagnes d'intimidation contre la population sahraouie et au climat de tension qu'il a créé dans la région par sa politique de répression”, a insisté M. Beïssat. Et d'ajouter : “Il appartient, désormais, au Maroc de faciliter la mise en œuvre de cette décision en rendant le climat propice.” Il s'est élevé contre la condamnation, le 12 juillet dernier, à des peines allant de deux ans de prison avec sursis à huit ans ferme par la justice marocaine de douze Sahraouis, arrêtés à la suite de violentes manifestations qui ont eu lieu le 24 mai à El-Ayoun, chef-lieu du Sahara occidental. Par ailleurs, l'isolement du Maroc sur la scène internationale s'est poursuivi avec l'annonce par la société norvégienne Yara d'arrêter l'importation de phosphate du Sahara occidental exploité par le Maroc. Dans le même sillage, la Norvège avait annoncé, en juin dernier, son retrait du capital du groupe pétrolier américain Kerr McGee, accusé d'opérer au Sahara occidental au profit de l'occupant marocain. K. ABDELKAMEL