L'enquête a établi aussi que Farid Bedjaoui a un mandat de gestion sur Sorung Associates et gère des comptes à la banque privée Edmond de Rothshild SA à Genève. La justice italienne, qui enquête sur une affaire de corruption associant Saipem, filiale d'ENI, et Sonatrach, a pu pister le circuit de transit des 198 millions d'euros de pots-de-vin et commissions versés par l'entreprise italienne à des responsables, cadres de la compagnie algérienne des hydrocarbures et des intermédiaires. Trois noms sont cités : Farid Bedjaoui, le neveu de l'ancien ministre des Affaires étrangères Ahmed Bedjaoui, Réda Hemche, le neveu de l'ex-ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, et Omar Habour. Bedjaoui et Habour sont en cavale. Les magistrats de Milan, en charge de l'affaire Sonatrach-Saipem, avaient établi, bien avant que ne soit révélé au grand public ce grand scandale d'évasion fiscale à travers des sociétés offshore basées au Panama, qu'une partie de l'argent des pots-de-vin et commissions avaient transité par le Panama. Le journal français Le Monde a rapporté, dans son édition d'hier, que la firme panaméenne Mossack Fonseca a enregistré, au début des années 2000, "une myriade de sociétés offshore pour le compte de Farid Bedjaoui". L'enquête de la justice italienne a établi que "c'est sur les comptes bancaires émiratis de l'une des sociétés de Farid Bedjaoui, Pearl Parteners LTD, domiciliée à Hongkong, qu'ont été versés les 198 millions d'euros, conformément au contrat signé le 17 octobre 2007 avec Saipem... Cette somme a ensuite été transférée vers la société Sorung Associates INC, une entité créée par Mossack Fonseca à la demande de la société suisse de gestion de fortune Multi Group Finance, le 28 février 2007". L'enquête a aussi établi que Farid Bedjaoui a un mandat de gestion sur Sorung Associates et gère des comptes à la banque privée Edmond de Rothshild SA à Genève. Réda Hemche, chef de cabinet du P-DG de Sonatrach, détenait un compte dans cet établissement. Un compte approvisionné entre 2009 et 2010, c'est-à-dire au moment où Chakib Khelil, oncle de Hemche, était ministre de l'Energie et des Mines, à hauteur de 1,75 million de dollars. Selon le journal Le Monde, lorsque le nom de Bedjaoui est apparu dans la presse en 2013, Mossack Fonseca a paniqué. Il a ajouté que l'agence financière du gouvernement des îles Vierges britanniques l'ont saisi, en 2014, pour lui demander des explications sur ses sociétés, notamment celle qu'il détient avec Omar Habour : Minkle Consultants SA. S. A. I.