Résumé : Kamélia en veut à son mari. Il s'est arrangé pour que l'enfant n'aime que lui. Karim et elle n'ont aucun contact et leur amour complice la blesse. Lorsqu'elle se sait de nouveau enceinte, elle n'est pas aussi joyeuse que son mari. 10eme partie -Tu dors encore ! Kamélia, il est presque midi, tu n'as rien fait pour le déjeuner ? l'interroge t-il en s'asseyant au bord du lit. Karim et moi n'allons pas repartir le ventre vide. Allez, lève-toi ! - Brahim, j'ai le vertige chaque fois que je me lève et… je ne supporte pas l'odeur des oignons et de l'ail, dit Kamélia qui avait des nausées chaque fois qu'elle voyait de la nourriture. Je ne peux pas cuisiner ! Je ne peux pas manger. J'en ai marre de vomir. Brahim, pourquoi n'allez-vous pas au restaurant ou à la pizzeria ? - Les nausées finiront par passer. As-tu conscience que si on va au restau, chaque jour que Dieu fait, le salaire ne suffira pas ? Il me faudra emprunter et ça, je n'aime pas ! lui affirme-t-il en tentant de la tirer hors du lit. Allez ! Fais un petit effort ! Cela fait deux mois que je supporte tes caprices, je trouve que tu en fais trop ! - Je souffre Brahim ! Aie pitié ! Je souffre, je ne me sens bien qu'au lit, je me sens mal quand je me lève. Brahim, pourquoi crois-tu que c'est par caprice ? - Je n'aime pas quand tu es au lit, rétorque-t-il. Je te voudrais toujours debout ! - Je ne suis une machine, Brahim, murmure Kamélia en larmes. Je suis enceinte et ce bébé m'en fait voir de toutes les couleurs, si tu ne supportes pas de me voir au lit, amène une parente pour s'occuper de vous, le temps que je me rétablisse ! Pour une fois, il ne refuse pas. Il amène sa mère Maria et elle prend les choses en main, se passant de son avis. Elle fait amener le médecin de la famille au chevet de sa belle-fille. Cette dernière a une hypotension et une hyperglycémie. Kamélia se retrouve hospitalisée le soir même de l'arrivée de sa belle-mère. Elle restera à la maternité pendant trois mois. Pendant tout ce temps, elle ne verra que rarement son fils. Brahim passait un jour sur deux et sans le soutien de sa belle-mère, elle aurait sûrement fait une dépression. Maria avait toujours une excuse pour son fils même si Kamélia s'était faite une raison. Brahim était ainsi fait. Il ne supportait pas de voir dans son entourage quelqu'un de malade, qui lui tenait tête, qui avait le culot de lui dire non. - Certaines situations ne dépendent ni de moi ni de lui. - Je te crois ma fille, un jour, il le comprendra ! - Quand ? Veut savoir Kamélia qui ignorait que quelques semaines plus tard, le comportement de son mari prouvera qu'il tenait à être maître de tout et qu'il haïssait que la situation lui échappe. Deux mois après avoir quitté la maternité, Kamélia met au monde un garçon, un bébé tout petit. Très faible, le pédiatre décide de le garder pour des examens plus approfondis. Il voulait connaître l'origine de sa faiblesse. Brahim prend très mal la chose. Kamélia et lui ont une querelle. Elle veut rester au chevet de son bébé mais son mari refuse. Elle sent qu'il le déteste déjà. Jamais il n'aimera ce deuxième enfant si par malheur il était souffrant. Comme pour appuyer et confirmer le fond de sa pensée, il lui crie : - Je le préférerais mort que malade ! Si le choix me revient, il ne viendra jamais à la maison ! Le souffle coupé, Kamélia lève les yeux vers le ciel, priant que rien ne soit comme il le voudrait. Le choix revenait à Dieu. Il ne pouvait pas les abandonner. Elle avait foi en Lui, pas en son mari… (À suivre) A. K.