Reprenant son cycle de communications thématiques, ce dimanche, cette fois, l'Ecole préparatoire en sciences économiques (EPSE) d'Annaba a organisé, hier, une rencontre intitulée "Etat des lieux des exportations en Algérie et dispositif réglementaire régissant le commerce extérieur" et "Les régimes douaniers économiques : levier de la promotion des exportations", animée par Nasri Ali Bey, président de l'Association nationale des exportateurs algériens (Anexal), et Mohamed Lamine Nabti, le directeur régional des douanes. Lors de son intervention, M. Nabti a présenté un tableau exhaustif sur les régimes douaniers économiques (RDE), en mettant en exergue les avantages financiers générés par le dispositif RDE. Un dispositif qui stipule, soulignera-t-il, les suspensions totales ou partielles des taxes, les franchises douanières et les possibilités de remboursement des droits et taxes perçus préalablement par l'administration des douanes. Des avantages introduits dans la réglementation pour permettre l'approvisionnement en intrants importés destinés à la transformation. "Cette suspension des droits et taxes qui seront perçus a posteriori par l'administration des douanes à un taux avantageux devrait donner du souffle à tous ceux qui investissent dans la production", a indiqué M. Nabti. De son côté, Ali Bey Nasri avouera que les exportations hors hydrocarbures sont au stade embryonnaire. "Nous sommes à des années-lumière de nos voisins du Maghreb dans ce domaine", reconnaît M. Nasri. Et de rappeler que Cevital, qui a exporté en 2015 pour 172 millions de dollars et qui demeure le numéro un des exportateurs hors hydrocarbures, vient loin derrière Sonatrach, qui exporte les produits dérivés du pétrole pour un montant de 1, 600 milliard de dollars. "Cela alors que le volume et leur valeur monétaire des autres exportateurs que compte le pays sont tout simplement ridicules. Quand on pense que la Tunisie exporte pour presque 18 milliards de dollars, il y a de quoi se poser des questions", regrettera-t-il. Ce dernier se dira plus perplexe encore en citant l'exemple des phosphates que nous exportons à l'état brut à 90 dollars la tonne, alors qu'on importe les dérivés du phosphate de Tunisie à un prix cinq fois plus élevé. Il affirmera en conclusion que le problème des exportations hors hydrocarbures ne pourra être résolu tant qu'on n'aura pas réformé la réglementation des changes, qui n'est plus d'actualité. A. Allia et B. Badis