Une conférence prévue pour le 18 avril prochain dans le cadre de la célébration du Printemps berbère d'avril 1980 vient d'être interdite officiellement à l'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou qui est connue pour être le haut lieu de la célébration de cette date phare dans le combat démocratique et identitaire en Algérie. Un avis défavorable cacheté mais non motivé vient, en effet, d'être notifié par l'administration de la résidence universitaire Hasnaoua 1 au collectif d'étudiants qui a introduit, le 6 avril dernier, une demande pour la tenue de cette conférence qui devait être animée par Me Hakim Saheb sous le thème "Avril 1980". Pour les étudiants, ce refus de la tenue d'une conférence sur le 20 Avril n'est qu'une "provocation de plus" qui intervient dans un contexte d'ébullition sans précédent au sein de l'université de Tizi Ouzou où le bras de fer opposant, depuis plusieurs mois, l'administration aux étudiants et aux enseignants ne cesse d'alimenter chaque jour un peu plus les tensions. Des tensions d'autant plus exacerbées par le silence du ministère de tutelle au sujet des conclusions de la commission d'enquête annoncée et diligentée par le ministre, Tahar Hadjar, il y a quelques semaines déjà dans cette même université. Du côté de l'administration de l'université, un responsable a affirmé que ce refus est décidé conformément à une instruction du ministère de l'Enseignement supérieur datant de novembre 2015. Une instruction qui fait référence à une décision du Premier ministre et qui interdit "toute activité politique partisane à l'université". Il est à noter que c'est la première fois depuis avril 1980 qu'une conférence sur le Printemps berbère est interdite à l'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, mais que c'est au moins la quatrième fois depuis l'adoption de la nouvelle Constitution qui a promis, en apparence, plus de démocratie, et donc de libertés publiques et politiques, qu'une conférence est interdite. C'était le cas de celles de Mouloud-Lounaouci et Hacène Hireche récemment à la bibliothèque communale de Larbâa Nath Irathen, puis celle d'un cadre du RCD à Béni Zmenzer avant celle de Hakim Saheb à l'université. Samir LESLOUS