La célébration du 36e anniversaire du Printemps berbère d'avril 1980 en Kabylie est entamée d'une manière précoce cette année par le RCD qui a donné, hier, à Tizi Ouzou, le coup d'envoi de ses activités célébrant cette date phare du combat identitaire et démocratique en Algérie. La part importante de ce programme concocté par le bureau régional du parti de Mohcine Belabbas est réservée, cette année, aux conférences-débats dont la longue série a débuté, hier, à la salle du cinéma le Hoggar de Draâ Ben-Khedda où Malik Hessas, membre du conseil national de ce parti, devait traiter du thème "Austérité et développement régional : quelle perspective pour la Kabylie ?". D'autres encore seront animées, aujourd'hui, par Me Lila Hadj Arab et le président du bureau régional du RCD, Mohand-Arezki Hamdous, à la salle des fêtes de la ville de Boghni, par l'ex-sénateur Mohand Ikherbane à Tigzirt, par le secrétaire national à la communication, Athmane Mazouz, sous le thème "Avril 80 et le combat du RCD" à la salle des sports de Souk El-Tenine, dans la daïra de Maâtkas, et par le secrétaire national aux réformes de l'Etat, Hakem Saheb à Azeffoun. Ce cycle de conférences sera clôturé le 14 avril prochain à la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou avec une conférence-débat intitulée "Avril 80 : luttes d'hier, leçon d'aujourd'hui", qui sera animée par des acteurs, et pas des moindres, du Printemps berbère, à savoir l'ex-président du RCD, le Dr Saïd Sadi, le Dr Mouloud Lounaouci, Saïd Doumane et Rabah Aknine. Le choix de ces conférenciers, qui comptent parmi les principaux artisans de ce virage politique majeur de l'histoire de l'Algérie post-Indépendance, est sans doute loin d'être fortuit dans le contexte actuel où la célébration de ce 36e anniversaire est devenue un enjeu de taille. Une affaire de légitimité. Battre le rappel des acteurs du 20 avril 80 est une manière de prémunir la symbolique de cette date des manipulations qui défilent à l'horizon, explique un des organisateurs. L'enjeu réside, cette fois-ci, il y a lieu de le souligner, dans le sens même à donner à ce 36e anniversaire après que le pouvoir, par le biais de ses relais, a clairement annoncé son intention de lui donner un cachet officiel pour mettre fin à son caractère revendicatif et "fêter", plutôt, l'officialisation de tamazight, alors que, de leur côté, les forces de l'opposition ont réaffirmé leur détermination à maintenir cet esprit revendicatif pour exprimer leur désapprobation quant à la manière, qu'ils jugent "pernicieuse et incomplète", avec laquelle tamazight a été officialisée. Samir LESLOUS