Les acteurs libyens opposés au gouvernement d'union nationale, issu de l'accord onusien de Skhirat (Maroc) sont mis dos au mur par une communauté internationale déterminée à mettre fin à la crise politique dans ce pays. Après la visite du ministre italien des Affaires étrangères, suivi par ses homologues français et allemand, c'était hier au tour du chef de la diplomatie britannique de leur emboîter le pas en se rendant à Tripoli, en signe de soutien à l'exécutif de Fayez As-Sarraj qui prend progressivement ses quartiers dans la capitale libyenne. "Philip Hammond est à Tripoli, il rencontre le Premier ministre (Fayez As-Sarraj) et tiendra une conférence de presse après ses entretiens", a déclaré en début de matinée un porte-parole du gouvernement d'union. Dans la foulée, l'Union européenne a annoncé, via sa cheffe de la diplomatie Federica Mogherini, lors d'une conférence de presse à Luxemburg, qu'elle "travaille" à des "projets concrets" pour aider la Libye à sortir de cinq années de crise politique et de violences armées. Et c'est via une vidéoconférence que Mme Mogherini devait annoncer hier soir que l'UE est en train de "travailler à identifier des projets (de soutien) concrets dans des domaines différents qui sont les priorités du peuple et du gouvernement libyens, que ce soit sur le plan économique, politique ou sécuritaire". La semaine dernière, une conférence internationale a eu lieu à Tunis pour discuter de l'aide à apporter à la Libye, sous la conduite de Fayez As-Sarraj qui semble définitivement prêt à mettre en œuvre l'accord de Skhirat en se passant du vote d'approbation du Parlement reconnu de Tobrouk. Ce dernier a reporté, une nouvelle fois, le vote de confiance sur le gouvernement d'union pour lundi prochain, prétextant son opposition à la mise du portefeuille de la Défense et de la Sécurité sous le contrôle du Conseil présidentiel, également présidé par M. As-Sarraj. Avec la liste des soutiens internationaux qui s'allonge, les quelques acteurs libyens réfractaires à la démarche onusienne de paix n'ont pas d'autres choix que de rejoindre Fayez As-Sarraj pour lui apporter le soutien dont il a besoin pour remettre le pays sur les rails. À moins qu'ils aient un agenda autre que celui du peuple libyen, las de vivre sous la guerre et la menace terroriste de l'autoproclamé Etat islamique et d'Al-Qaïda au Maghreb islamique. Lyès Menacer