Des manifestations pacifiques contre la présence au Mali des forces de maintien de la paix de l'ONU (Minusma) et des troupes françaises de l'opération Barkhane ont dégénéré en violences lundi à Kidal, faisant au moins deux morts et des blessés, selon des sources locales, citées par les médias maliens. Les images diffusées sur les réseaux sociaux montrent les deux victimes maliennes, des jeunes, et des véhicules blindés de la Minusma tirant à balles réelles pour faire reculer les manifestants. Mais selon un communiqué de la Minusma, "des manifestants se sont introduits par effraction vers 10h sur la piste de l'aéroport, zone d'accès restreint, saccageant et mettant le feu aux installations sécuritaires". Mais l'origine de cette colère est liée à l'arrestation, la veille, de deux hauts gradés du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) par l'armée française qui les soupçonne d'être impliqués dans l'attentat à la mine qui a coûté la vie à trois soldats de Barkhane, la semaine dernière près de Tessalit, dans l'extrême nord du Mali. "Nous avons reçu ici cinq blessés et deux morts", confirme une source médicale au journal en ligne Le Sahelien, sous le couvert de l'anonymat. "Ces personnes ont toutes reçu des balles", a ajouté la même source. Ces événements interviennent dans un contexte marqué par la disparition, depuis samedi dans la même région de Kidal, d'une équipe du Comité international de la Croix-Rouge. Valéry M'Baou Nana, porte-parole du CICR, a confirmé cette information, en indiquant que son équipe était en route pour Dachisak, près d'Abeibara "pour une mission humanitaire d'évaluation des besoins des populations". Lyès Menacer