C'est nécessairement en Algérie qui l'a vu naître qu'Afripol fera ses premiers pas. C'est ce qu'a confirmé, jeudi dernier, le directeur général de la Sûreté nationale (DGSN), Abdelghani Hamel, lors d'un point de presse organisé en marge de la première réunion consultative pour le démarrage de l'organisation de la police africaine, Afripol, en déclarant que "le bébé est né en Algérie. On doit le prendre en charge. Du coup, et dans un premier temps, oui, c'est l'Algérie qui constitue le fer de lance de l'organisation de la police africaine, Afripol. Actuellement, le secrétariat intérimaire est constitué de hauts cadres de la DGSN et nous continuerons à soutenir cette instance par tous les moyens". À la question de savoir pourquoi Afripol tarde à être opérationnelle, M. Hamel a indiqué que "cette organisation l'est déjà ! Mais, elle sera lancée officiellement au mois d'octobre prochain. Comme vous le savez tous, Afripol dépend de la Commission pour la paix et la sécurité de l'Union africaine. On attend que tous les textes qui vont régir Afripol soient avalisés". Aussi, le conférencier est revenu sur la participation du chef de division de défense et sécurité de la commission pour la paix et la sécurité à l'UA, des représentants d'Interpol, d'Europol, d'Aseanapol et le représentant du Centre africain d'études et de recherche sur le terrorisme (Caert). Il dira que "leur participation et la présentation de leurs organisations respectives ont permis à Afripol de s'imprégner de leurs expériences afin d'anticiper, dès le départ, sur les erreurs à ne pas commettre et ainsi gagner du temps. Nous devons, en qualité de membres d'Afripol, transcender les obstacles afin de réaliser nos objectifs sécuritaires communs". M. Hamel a estimé que "la situation qui prévaut dans certains pays, par ailleurs, membres d'Afripol, n'empêchera pas le bon fonctionnement de cette organisation placée sous l'égide de l'Union africaine". Il a précisé d'ailleurs qu'Afripol sera soutenue financièrement par l'Union africaine, une fois lancée. À l'issue des travaux, le DGSN s'est dit convaincu que cette initiative de partage d'expérience, d'expertise et de meilleures pratiques avec les organisations de police internationales et régionales "constitue sans nul doute une démarche importante dans le développement d'Afripol en termes de vision de gouvernance stratégique, technologique et opérationnelle, et ce, pour une organisation forte et efficace". De son côté, le représentant de l'UE, organisatrice de cette réunion, Tarek Ahmed Sharif, a précisé qu'"Afripol est un mécanisme africain de consultation, de coordination et d'échange d'expérience entre les différentes forces de police africaines et avec les autres organisations similaires et non pas une force d'intervention". Enfin, les ateliers ont sanctionné cette réunion par une série de recommandations afin d'accélérer les échanges d'expériences entre les organisations africaines régionales de coopération policière. Comme ils ont souligné la nécessité de renforcer la coopération et la coordination policières pour faire face aux différentes menaces et l'importance pour Afripol de conclure des accords de coopération avec des organisations similaires comme Europol et Aseanapol. FARID BELGACEM