Malgré la décision du tribunal administratif en faveur des responsables du Mouvement démocratique et social (MDS) pour qu'ils tiennent, hier, leur congrès, à Alger, les services de la wilaya ont récidivé pour interdire la rencontre. Au mépris de la décision de la justice, le wali d'Alger a, encore une fois, évoqué de probables atteintes à l'ordre public, sauf que "les congressistes du MDS ont ôté au pouvoir ce prétexte par un comportement hautement responsable et en affichant la plus grande sérénité face à cette nouvelle tentative d'entraver la reconnaissance légale du MDS et de sa direction", affirme le parti dans une déclaration, soulignant que le congrès "s'est déroulé dans le feu de l'action" et "dans le prolongement de l'affrontement judiciaire avec la wilaya d'Alger et, derrière elle, le pouvoir". Le MDS explique que "c'est donc devant des portes closes", au Centre international de la jeunesse de Sidi Fredj, que les militantes et militants (...) se sont réunis. Pour le MDS, "l'indépendance de la justice est ineffective, puisque les décisions successives du tribunal administratif et du Conseil d'Etat en faveur de la tenue du congrès n'auront pas été appliquées". Le parti dénonce "l'arbitraire qui aura prévalu", et qui "se cache maintenant derrière un caractère prétendument respectueux de l'institution judiciaire". "Les garanties légales en matière de droits et libertés restent des vœux pieux, tandis que la répression affirme s'exercer dans le cadre de la loi", ajoute le MDS, qui estime que le pays "est confronté à une forme renouvelée du despotisme : l'Etat punitif". Cela se traduit, dans ce cas, par le refus de la gendarmerie et de la police de faire appliquer les jugements qui étaient présentés. "Les services de sécurité ont agi comme les relais d'une décision politique voulant interdire le congrès, par la force de la loi ou par la ruse. Toute tentative de résister à ce déni de justice serait passée pour un trouble à l'ordre public", dénonce encore le MDS, soulignant que "le manque de sens de l'Etat est flagrant". Mohamed Mouloudj