Pour Louisa Hanoune, l'Algérie n'a pas besoin d'un ministère de la Communication, mais d'organes régulateurs et de charte d'éthique et de déontologie. Le ministre de la Communication, Hamid Grine, a réagi aux déclarations de Louisa Hanoune concernant l'affaire opposant le quotidien El Khabar au ministère de la Communication. En effet, au lendemain de son meeting dans la wilaya de Tébessa où elle a dénoncé le deux poids, deux mesures dans la désormais dite "affaire El Khabar", le ministre de la Communication a appelé, hier matin, la secrétaire générale du PT... pour s'expliquer. C'est ce qu'a affirmé Louisa Hanoune, lors d'un rassemblement qu'elle a tenu, hier, dans la wilaya de Sétif. En effet, devant une salle archicomble, la première responsable du Parti des travailleurs, qui a repris son bâton de pèlerin pour aller rencontrer les militants et sympathisants de sa formation politique à Sétif, a révélé que Hamid Grine l'a contactée avant sa venue à Sétif. D'emblée, elle dira : "Il y a quelques minutes, le ministre m'a contactée pour me dire qu'il n'a aucune intention de nuire à El Khabar ou encore moins de le ‘tuer', c'est un acte purement commercial." Et en prenant au mot son interlocuteur, elle lancera : "C'est noté Monsieur Grine ! Mais nous vous demandons d'appliquer la loi dans toute sa rigueur ou de la changer. Nous ne voulons pas de deux poids, deux mesures. Il y a plusieurs personnes qui ont plus de deux organes de presse. D'autres en ont quatre. Si El Khabar a eu recours à cette solution, c'est parce que vous l'avez étouffé financièrement." Plus virulente dans sa diatribe, Louisa Hanoune dira que l'Algérie n'a pas besoin d'un ministère de la Communication, mais d'organes régulateurs et de charte d'éthique et de déontologie, tout en rappelant devant la salle que le quotidien El Khabar à l'instar d'autres organes sont des repères, voire des icônes dans le domaine de l'information en Algérie et ailleurs. "Nous leur permettons pas d'assassiner, pour la deuxième fois, Omar Ourthilène. Si El Khabar est fermé, c'est la souveraineté nationale et la sécurité de la nation qui seront touchées", renchérit Louisa Hanoune qui a aussi demandé à ses militants de défendre El Khabar, et à travers lui, la liberté de la presse, le multipartisme et le droit syndical. "Celui qui ne défendra pas El Khabar ne pourra pas défendre la démocratie", dira Hanoune qui estime que c'est là un devoir national. Par ailleurs, la présidente du Parti des travailleurs a, une fois de plus, violemment critiqué la tournée de l'ancien ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil. "Ses sorties n'ont rien à voir avec la religion. Il est en train de faire de la politique avec la bénédiction de l'administration et du ministère des Affaires religieuses. Le pire est que ces sorties ont divisé les zaouïas, parfois, il y a des divisions au sein de la même zaouïa", a-t-elle souligné. Et de conclure : "Chakib Khelil n'a pas participé à la guerre de Libération nationale. Pis, il a touché aux principes et objectifs de la Révolution dont la nationalisation des hydrocarbures." F. SENOUSSAOUI