L'EPSP de Touggourt a organisé, en fin de semaine, une journée scientifique, dans le cadre du programme de lutte contre les maladies à transmission hydrique et de l'envenimation scorpionique. Le directeur de l'EPSP, le Dr Zouzou, dira à ce sujet : "Notre région est caractérisée par ces deux phénomènes alors que la saison estivale et les grandes chaleurs pointent à l'horizon. Concernant les maladies à transmission hydrique, il y a un programme de sensibilisation du personnel médical et paramédical qui est mis en application à longueur d'année. Grâce aux efforts faits par les bureaux d'hygiène communaux et les services SEMP relevant de l'EPSP, le risque de ces maladies a diminué. Notre objectif est de réactiver ces bureaux d'hygiène communaux, dispenser une formation aux médecins pour prendre des mesures urgentes dans le cas d'envenimation scorpionique selon une thérapie de lutte contre le scorpionisme et de faire des rappels pour agir dans les médias afin d'éviter des décès." Plusieurs communications ont été programmées durant cette rencontre. La première a été donnée par Segaï Sofiane, chercheur et maître de conférences à l'université d'Ouargla qui a traité du thème portant sur "la qualité des eaux dans la région d'Oued Righ". Dans son exposé l'intervenant a parlé sur les types d'eau soustraite des nappes souterraines qui est la source la plus utilisée pour la consommation, l'agriculture et l'industrie. Selon le Dr Segaï, il y a trois types d'eau souterraine. Le premier type est le complexe terminal destiné à la consommation humaine, mais malheureusement elle n'est pas aux normes algériennes, c'est une nappe salée et elle devient de plus en plus polluée à cause de l'apparition de ce qu'on appelle des métaux lourds et des paramètres polluants. Le deuxième type est l'intercontinental intercalaire ou l'albien. Ce sont des eaux chaudes qu'on ne peut donc pas consommer directement. En outre, elles permettent la formation de tartre qui, avec le temps, formera des couches et réduira le diamètre des conduites d'eau. Le troisième type de nappe est la nappe phréatique. "Il fut un temps, cette eau était très utilisée sans crainte et sans risque parce qu'à l'époque il n'y avait pas de rejets solides et liquides toxiques, mais avec l'évolution de la technologie, on a eu recours aux nappes albienne et souterraine, cela a engendré un déséquilibre de cette nappe en matière de niveau (il y a eu une remontée de cette nappe) et nos rejets sont devenus un peu spéciaux (industriels, pesticides, détergents..). Ce sont ces rejets qui ont rendu l'eau toxique", a précisé le Dr Segaï. Le deuxième chapitre de cette conférence s'est focalisé sur les eaux usées qui ne sont pas totalement épurées. Cette partie, non épurée, est rejetée dans la nature provoquant ainsi la dégradation du canal d'Oued Righ ce qui a généré tout type d'insectes infectant la population. Le conférencier a soulevé, également, le manque d'analyses bactériologiques très importantes, car elles déterminent les germes totaux des pathogènes. La deuxième communication a été présentée par le Dr Delma Kilani, médecin anesthésiste, réanimateur à l'EPH d'Ouargla et dans le domaine de la lutte contre l'envenimation scorpionique depuis l'année 1991. Le thème de sa communication était : "La prise en charge des victimes des piqûres de scorpion". C'est un problème de santé publique qui touche la région d'Ouargla et ses environs. Selon le Dr Delma, dans les années 90, on enregistrait jusqu'à 15 décès par an, mais actuellement, il y a une nette amélioration et le chiffre tourne autour de 4 à 5 décès par an. "Ma communication était destinée au personnel prenant en charge ces victimes. C'était pour sensibiliser les nouveaux médecins qui trouvent des difficultés dans la prise en charge de ce type de victimes. La prise en charge doit être médicalisée. Le médecin doit examiner minutieusement la victime et doit se familiariser avec les médicaments et les drogues qui protègent le cœur contre l'action du venin", a-t-il expliqué, et d'ajouter : "94% des malades victimes de piqûre de scorpion s'en sortent, il reste les 4% qui posent problème pour cause de fragilité de la personne victime de piqûre de scorpion, notamment les enfants, soit à cause du type de scorpion de la région, androctonus australis, le type le plus méchant. Il est même tueur." En effet, les intervenants préconisent que la prévention et les opérations de ramassage des scorpions sont les meilleurs traitements. On a cité le cas de la wilaya d'El-Oued où on a pu collecter 45 000 scorpions de type tueur en 2015. Tout en indiquant que la collecte diminue la densité de scorpions dans la région et d'un autre côté, cela fournira la matière première pour l'Institut Pasteur pour la fabrication de l'anti-venin. Ammar Dafeur