Face aux tergiversations du Parlement de Tobrouk à voter la confiance au gouvernement d'union nationale libyen, la communauté internationale revient à la charge à travers une nouvelle réunion internationale pour imposer le cabinet de Fayez As-Sarraj. Bien qu'il ait bénéficié jusque-là du soutien de certaines parties libyennes, qui lui a permis de prendre le contrôle de certaines institutions locales, le gouvernement d'union nationale demeure toujours à la merci des parlementaires de Tobrouk. Ces derniers continuent à se cacher derrière l'argument de l'absence du quorum lors de leurs réunions en plénière pour justifier le non-déroulement du vote de confiance. Pendant ce temps, la communauté internationale s'impatiente et multiplie les marques de soutien au gouvernement de Fayez as-Sarraj. Cette fois-ci, c'est une autre réunion internationale sur la Libye, qui est programmée le 16 mai à Vienne en présence "des principaux acteurs" régionaux et internationaux, avec pour principal objectif de soutenir "le processus de stabilisation". C'est ce qu'a déclaré à la presse hier à Tunis le chef de la diplomatie italienne. Ainsi, le ministre italien des Affaires étrangères, Paolo Gentiloni, a affirmé, au cours d'une rencontre avec les journalistes avoir invité la Tunisie à participer "à la rencontre que nous ferons à Vienne, entre ministres des Affaires étrangères des pays les plus importants de la région, ainsi que des (...) principaux acteurs internationaux". Indiquant avoir remis cette invitation en son nom et en celui du secrétaire d'Etat américain, John Kerry, le chef de la diplomatie italienne a affirmé "qu'un effort commun est nécessaire pour aider le processus de stabilisation en Libye". Pour rappel, l'Italie avait accueilli à Rome vers la fin de l'année 2015 une réunion internationale axée sur un règlement politique de la crise libyenne. Sur le terrain, le gouvernement d'union nationale libyen dirigé par Fayez al-Sarraj tente d'asseoir depuis mars dernier son autorité avec le soutien de l'ONU et de la communauté internationale. Il n'en demeure pas moins qu'une autorité parallèle est encore en place dans l'est du pays, avec l'aide de forces armées qui lui sont loyales, notamment sous le commandement du général Khalifa Haftar. Cette situation profite inévitablement au groupe terroriste Etat islamique, qui contrôle la ville de Syrte et lance des attaques en direction de la ville de Misrata avec l'intention de s'implanter dans d'autres régions du pays. Toutes les tentatives de le combattre, à l'instar de cette récente initiative du gouvernement d'union nationale de mettre en place un commandement spécial pour cette opération, restent vaines en l'absence de coordination avec les autres structures militaires comme l'armée dirigée par le général Khalifa Haftar, qui ambitionne de lancer des attaques contre l'Etat islamique. Cette situation de chaos ne semble pas déranger outre mesure les parlementaires de Tobrouk, qui font la sourde oreille aux pressions de la communauté internationale pour doter le gouvernement de Fayez As-Sarraj de la confiance et lui permettre d'entamer sa tâche de redressement du pays. Merzak Tigrine