Si jeunesse savait, si vieillesse pouvait !” Un tel adage avait certainement retrouvé toute sa signification ce jeudi à la salle omnisports de Larbaâ Nath-Irathen où le chahid Abane Ramdane, grand architecte de la Révolution algérienne, a été bel et bien ressuscité. Et si la vieille génération, majestueusement représentée à ce colloque par les Rédha Malek, Ali Haroun, Hachemi Chérif et le commandant Azeddine, pouvait changer le cours des choses et remettre les pendules à l'heure pour réhabiliter l'histoire déjà confisquée et honteusement falsifiée par les tenants d'un régime mafieux, il n'en demeure pas moins que ces pionniers de la Révolution ont eu le grand mérite de réhabiliter le noble combat de Abane Ramdane devant un nombreux public, essentiellement juvénile et visiblement assoiffé d'en savoir un peu plus sur l'histoire encore très controversée de notre pays. Entassés comme des sardines en boîte, les milliers de jeunes, toutes générations confondues, de Larbaâ Nath-Irathen et d'autres contrées de l'Algérie profonde, auront eu droit à un magnifique cours d'histoire qu'ils auront suivi attentivement, presque religieusement, et ce, malgré une sono à peine audible. “Un peuple qui ne connaît pas son histoire ne peut connaître son avenir !”, a martelé d'emblée l'ex-député Khalfa Mameri, auteur d'un ouvrage remarquable sur l'itinéraire révolutionnaire et la disparition tragique de Abane, assassiné par les siens. Assoiffés d'histoire authentique et de vérité crue, les jeunes applaudissaient à tout rompre, à chaque révélation, à chaque témoignage véhiculé naturellement en toute objectivité, sans passion ni détour, par des témoins encore vivants d'un passé glorieux tels que Rédha Malek, Ali Haroun, le commandant Azeddine et Hachemi Chérif aux côtés de Abdelhak Bererhi et de Saïd Sadi tout “heureux d'assurer la jonction avec le noble combat de Abane”, pour reprendre l'expression du président du RCD. “Ce colloque est une rencontre historique, dira Saïd Sadi, où le moment est venu de jeter l'histoire dans la rue pour que les dictateurs et les voleurs de mémoire ne la falsifient pas davantage”, lancera-t-il aux jeunes tout heureux aussi de savoir que Abane a été “le grand rassembleur des forces nationales au moment où la Révolution algérienne était au bord de l'effondrement”, même si “son tempérament de gagneur, sa franchise quelque peu brutale et son intelligence remarquable” avaient suscité bien de la haine et de la jalousie à l'époque. Des heures durant, les jeunes de Larbaâ Nath-Irathen et tous les invités du jour avaient eu droit à un cours magistral dans un immense amphithéâtre populaire que les jeunes adhérents de l'association culturelle Abane-Ramdane, majestueusement encadrés par la dynamique coordination citoyenne de la daïra de Larbaâ Nath-Irathen, avaient considéré comme un magnifique défi, d'ailleurs relevé d'une main de maître malgré toutes les embûches et les entraves dressées par l'administration. “Désormais un tel colloque devra se tenir à Alger, la capitale, car Abane n'appartient pas seulement à Larbaâ Nath-Irathen, mais à toute l'Algérie”, lança fébrilement Ali Haroun sous un tonnerre d'applaudissements. “Assa azeka, Abane yella, yella !”, a alors scandé cette merveilleuse jeunesse visiblement frustrée à l'école, mais plus que jamais décidée à savoir, tout savoir sur l'histoire de son pays. “Que tous ceux qui ont usurpé l'Algérie et son histoire depuis 1962 à ce jour doivent désormais rendre des comptes !” martela énergiquement le commandant Azeddine qui fit “exploser” littéralement la salle. M. L.